Tendances

Immobilier d'entreprise à Amiens : le marché réagit à la crise de la Covid

Dans la métropole d'Amiens, le marché des bureaux d'entreprise est au point mort, tandis que l'offre et la demande de locaux commerciaux et artisanaux se maintiennent.

Le marché des locaux commerciaux a augmenté depuis mars dernier. (© Aletheia Press / E. Castel)
Le marché des locaux commerciaux a augmenté depuis mars dernier. (© Aletheia Press / E. Castel)

« Le marché n'est pas au meilleur de sa dynamique », lance Jérémy Da Costa, dirigeant d'Enterprise Immobilier d'entreprise, l'une des plus grosses agences de la métropole amiénoise, dont l'essentiel de l'activité concerne de la location. Avec la crise liée à la Covid, beaucoup d'entreprises attendent une meilleure visibilité sur l'avenir, les prises de décisions sont plus longues et surtout, les partenaires bancaires et financiers sont davantage frileux.

Le secteur des bureaux d'entreprises en pâtit le plus. « Le marché est complétement atone, c'est criant », ajoute Jérémy Da Costa. En cause, le développement du télétravail lié à la crise sanitaire. « L'activité tertiaire attend une sortie de crise pour adapter les locaux aux nouvelles règles de fonctionnement ». Pour Delphine Leglise, à la tête de la récente agence Bradley Immobilier, « les clients cherchent davantage des petites surfaces, des bureaux cloisonnés ».

Habillement et dark kitchen

À l'inverse, le marché des locaux commerciaux a augmenté depuis mars dernier. « Notre stock d'offres s'est accru de 40% par rapport à une période classique », indique l'agence Enterprise. Des commerces ont fermé, d'autres se sont regroupés, et la demande est là, par effet d'opportunisme. « Surtout dans les activités médicales et libérales. Mais il y a aussi les métiers de bouche, boulangers, bouchers etc... qui n'ont jamais aussi bien marché qu'en ce moment, où les gens recherchent de la proximité », précise Jérémy Da Costa.

Les emplacements en centre-ville, dans les rues piétonnes, ou à proximité des centres commerciaux sont toujours aussi prisés, « notamment par les enseignes nationales, habillement, restauration, détaille Delphine Leglise, qui n'hésitent pas à investir dans des locaux très bien placés ». Une tendance que constate aussi l'agence Enterprise, « avec l'arrivée de nouveaux concepts de restauration, ce que l'on appelle les dark kitchen, face à l'essor des plats commandés en ligne et livrés directement chez les consommateurs ».

Le reste de la Somme peu affecté

Quant à l'activité dans le secteur de l'artisanat, « je n'ai pas constaté beaucoup de faillites, le marché reste le même qu'avant la crise, explique Jérémy Da Costa, avec toujours ce même problème : le manque d'offre car il n'y pas assez de bâtiments ou de fonciers disponibles ». Pour pallier ce manque, la CCI agrandit de près de 70 hectares son village d'entreprises, le Pôle Jules Verne, à l'est d'Amiens. Cinq bâtiments sont déjà sortis de terre, des lots différents de 1 600 m² à 10 000 m² pour s'adapter au plus près de la demande des TPE/PME.

Si la plupart du marché de l'immobilier d'entreprise se concentre dans la métropole d'Amiens, dans le reste de la Somme, la crise a eu peu d'impact, « hormis dans le secteur d'Albert, qui souffre un peu plus, conclut Jérémy Da Costa, la longue fermeture de Stelia a des conséquences chez les sous-traitants actuels, ou ceux qui avaient des projets d'installation ».

Pour Aletheia Press, Emma Castel