Agence Cub à Tourcoing
Immersion dans un monde infiniment petit
Le métier est assez rare pour que les entreprises du secteur se remarquent : pièce par pièce, à échelle miniature et avec une précision digne d'un travail de haute couture, le maquettisme professionnel donne vie aux projets avant que ceux-ci voient le jour. Immersion au sein de l'agence Cub, à Tourcoing.
Maquette immobilière, pédagogique, interactive... elles ont toutes en commun d'avoir bénéficié d'heures et d'heures de travail et d'une précision d'orfèvre. Depuis 1974, l'agence Cub, à Tourcoing donne vie à des projets. D'abord salarié puis chef d'atelier, Gaëtan de Magneval a racheté l'entreprise en 2004.
Un savoir-faire rarissime, conservé
année après année : «De
la conception à la réalisation de plans en 2D ou en 3D, nous
fabriquons des maquettes pour des architectes, des promoteurs
immobiliers, le secteur public...», explique le dirigeant. L'agence
Cub est, par exemple, à l'origine des façades en miniature du Bon
Marché, des fonds de vitrines dans des magasins de luxe, de produits
pour les ministères...
Dans
le petit atelier de Tourcoing où travaillent quatre salariés,
naissent les maquettes qui partiront ensuite dans des bulles de vente
en immobilier, des showrooms, des sièges d'entreprise, des salons...
Le Covid a d'ailleurs marqué un gros frein à l'activité, d'autant
plus qu'elle ne peut pas se réaliser en télétravail : «Nous
avons été impacté par la fermeture des salons et on a tourné à
50% après le mois de mai. Le contexte actuel freine encore un peu
l'économie... C'est un poste où il peut y avoir des restrictions.»
A
ceux qui verraient dans les maquettes un outil désuet à l'heure du
tout-écran, Gaëtan de Magneval est formel : «Nous
sommes complémentaire des maquettes 3D interactives. La maquette
reste un objet autour duquel on vient poser l'œil, discuter... Ce
que l'on retrouve moins sur une présentation vidéo. En promotion
immobilière, quand on ne sait pas lire un plan, c'est difficile de
s'imaginer le produit ; sur une maquette, on voit tout.»
La
technologie, les mathématiques et la précision
Les
pièces les plus complexes sont imprimées en 3D. S'ensuit un long
travail minutieux d'assemblage des pièces, parfois sur des délais
très courts, à l'image des maquettes de concours. «Quand
les collectivités lancent un projet, elles demandent aux architectes
des maquettes en blanc à réaliser en 15 jours. Mais, en moyenne,
une maquette sort de l'atelier entre cinq et six semaines», raconte le dirigeant, également membre du Club E6.
«Nous
ne souffrons pas de difficultés d'approvisionnement car nous sommes
sur des échelles réduites. Mais, par contre, les coûts augmentent,
qu'il s'agisse du plexiglas, du bois ou encore des peintures qui ont
augmenté de 30% !»
La TPE affiche un chiffre d'affaires de 500 000€ et Gaëtan de Magneval souhaite innover tout en mettant l'accent sur les marchés
régionaux, qui avaient un peu été mis de côté.