Ils ont posé leurs containers à Croisy-sur-Celle pour constuire leur maison

« Pendant le confinement, l’idée nous est venue d’acquérir notre logement », se souvient Clément Causse. Mais le projet s’avère coûteux pour le jeune homme et sa compagne Léa Boursin, tous les deux 24 ans. « Avec notre budget, nous ne pouvions acheter qu’un logement ancien où tout est à rénover ». Le couple, qui a découvert la transformation de containers réformés en résidences étudiantes, très prisée aux Pays-Bas, décide de suivre cet exemple. « Quitte à devoir tout refaire, autant partir sur du neuf qui réponde vraiment à nos envies », remarque Clément Causse qui loue la modularité de ce système. Si peu de maisons de ce type existent en France, leur nombre tend à se développer.

Économique et poétique

« Au-delà du côté financier, L’idée de recycler un container qui a voyagé sur les mers du monde nous plaisait beaucoup. » Au passage, le couple se lance un défi : réaliser la majorité des travaux plutôt que de faire appel à une entreprise gérant de A à Z le chantier ! La première étape consiste à trouver un terrain. « J’ai systématiquement pris rendez-vous avec le maire de la commune où nous projetions d’acheter une parcelle pour présenter notre projet. Certains ont refusé catégoriquement. » C’est finalement à Croisy-sur-Celle, que le couple décide de poser… les containers. « Le maire, Marc Cagnard, s’est montré enthousiaste », se souvient Clément Causse.

Les plans et le permis de construire sont confiés à un étudiant en architecture. Trois containers de 30 m², auxquels s’ajoute un quatrième dédié au garage, forment la structure de la maison plain pied. L’achat et la livraison sont assurés par In’box Container, pour 4 000 euros pièce. « En 15 jours, nous étions livrés depuis Le Havre, c’était le 13 juin », note Clément Causse. Les fondations, réalisées par un professionnel, ont été coulées trois semaines auparavant pour assurer un temps de séchage suffisant.

Un an de travaux

« L’étanchéité de la toiture a aussi été confiée à un professionnel. Ce sera aussi le cas pour l’électricité qui doit répondre à de nombreuses normes », précise le jeune homme. Des artisans heureux de participer à une construction atypique qui sont d’ailleurs venus assister à l’arrivée des containers âgés de 14 à 18 ans. Pour le reste, le couple a relevé ses manches et acquiert au fur et à mesure les compétences nécessaires. La maison est actuellement hors d’eau et hors d’air. « Nous espérons finir les travaux l’été prochain et fêter Noël dans notre maison, mais nous ne sommes pas à deux mois près. » Pour l’heure, le couple vit dans une caravane.

Spécificité de ce chantier, « le métal conduisant la chaleur, nous avons opté pour une isolation extérieure et intérieure avec la volonté d’avoir un logement basse consommation », détaille Clément Causse. Un bardage extérieur viendra orner les façades. Le couple estime le coût total de cette construction à 135 000 euros dont 35 000 euros dédiés au foncier. Un mini budget pour un projet ambitieux qui devrait faire des émules.