Il faut sauver le soldat TPE...

Recul des défaillances d’entreprises de près de 40 % en mars par rapport à l’année dernière. Hausse quasi exponentielle des créations d’entreprises, + 13 % dans le Grand Est l’an passé (boostée par les micro-entrepreneurs, de plus en plus nombreux, signe des temps). 

Il faut sauver le soldat TPE...

À la lecture de ces deux chiffres, on pourrait dire que l’on vit une époque formidable. Attention, trompe-l’œil ! Ces «bons» chiffres laissent, en fait, présager le pire car tout le monde le sait (et le craint) quand la perfusion des aides étatiques sera retirée, les statistiques s’emballeront et pas vraiment dans le bon sens. Les premières tendances négatives commencent à poindre et le tournant redouté, mais attendu, semble bien commencer à s’amorcer ! Dans son dernier baromètre, paru la semaine dernière, le cabinet Altares le confirme. «Sur les deux premières semaines de mars, les défaillances d’entreprises sont en très fort recul (- 48 %) mais sur les deux suivantes elles explosent de 155 % comparées à la même période de 2020 qui marquaient le début du confinement, le gel de la cessation des paiements, la fermeture des juridictions et donc la suspension temporaire des audiences», assure Thierry Millon, le directeur des études chez Altares dans un communiqué. Les principales entreprises concernées ? Les TPE de moins de trois salariés. Elles représentent aujourd’hui les trois quarts des procédures. «80 % d’entre elles sont placées directement en liquidation judiciaire, signe qu’aucune solution de survie n’a pu être trouvée.» La mobilisation générale engagée par l’écosystème entrepreneurial et de ses conseils au sujet, notamment des mesures de prévention, n’aura pas suffi. Histoire de faire face à ce tsunami qui se prépare, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie a annoncé la mise en place d’un dispositif dit, de concertation et de conciliation en particulier pour les entreprises fortement endettées. De nouveaux délais, voire même l’annulation de certaines dettes pourrait être envisagée. Reste à savoir s’il n’est pas déjà trop tard...