François Pélissier, président de la CCI Grand Nancy Métropole 54 : «Il faut de la continuité...»
Cap pour un 3e mandat pour François Pélissier à la tête de la CCI Grand Nancy Métropole Meurthe-et-Moselle ! Après deux mandats «de reconquête, de renaissance, d’audace et d’autonomie», il annonce sa candidature à sa propre succession à l’occasion des élections consulaires prévues pour l’automne 2021. Feuille de route annoncée : conforter le nouveau modèle mis en place et mettre tout en œuvre pour retrouver une croissance économique aujourd’hui plus que mise à mal.
Les Tablettes Lorraines : Le fait de vous présenter à votre propre succession tombait-il pour vous sous le sens ?
François Pélissier : Je me suis posé la question d’arrêter ou pas ? Mais vu le climat actuel j’ai pris la décision d’y aller. Aujourd’hui, la tempête s’est levée et ce n’est pas dans la tempête qu’il faut partir. Si rien n’est réellement entrepris, nous allons vers une catastrophe économique. Il faut de la continuité pour aborder le plus sereinement possible ce qui nous attend.
Une continuité que vous jugez nécessaire, tout comme au niveau du nouveau modèle que vous avez mis en place ?
Notre nouveau modèle est une véritable transformation rendue nécessaire depuis la réforme des chambres consulaires engagée dès 2010. C’est une révolution copernicienne totale avec un changement de grille de lecture jamais vu dans l’univers des chambres consulaires. Avant les CCI levaient l’impôt aujourd’hui elles se doivent de s’autofinancer pour continuer à exister et continuer à rendre leurs services régaliens mais surtout trouver des ressources de financement d’où la création de nos huit filiales autonomes et privées aujourd’hui. Notre «vieux» modèle n’est plus. Nous étions avant uniquement disons concernés par les problématiques présentes aujourd’hui nous sommes réellement impliqués. Le modèle de la CCI Grand Nancy Métropole Meurthe-et-Moselle est maintenant achevé. Il est opérationnel mais il faut continuer à le faire vivre. Cette transformation va nous permettre de voir venir et d’être armé pour affronter les différentes évolutions actuellement en marche. Nous avons créé de nombreuses choses et nous avons énormément de défis à relever.
Quels sont ces défis à relever pour la CCI aujourd’hui et dans les années à venir ?
Il y a d’abord les mutations énergétique, numérique et écologique où nous nous devons d’être présents pour accompagner les entreprises et nos ressortissants. Nous sommes d’ailleurs en train de créer, en lien avec l’Acaciam (Association des chambres d’agriculture, de commerce et d’industrie, d’artisanat et des métiers de Meurthe-et-Moselle), une nouvelle filière ciblée sur les énergies. L’écosystème politique au niveau de nos territoires vient de changer avec une véritable mutation, la CCI a un rôle à jouer auprès de nos politiques en s’affirmant comme un lien naturel entre eux et le monde économique. Plusieurs projets pourront être mis en place comme une réflexion sur la mise en œuvre d’un fonds de dotation consulaire ou encore dans le domaine de la formation de la création d’un véritable campus du XXIe siècle dans l’agglomération nancéienne avec notre EESC (Établissement d’enseignement supérieur consulaire).
La crise sanitaire qui se mue de plus en plus en crise économique et sociale s’affiche aujourd’hui comme la préoccupation majeure, comment appréhendez-vous la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement ?
Il faut arrêter et vite les décisions contradictoires qui mettent en danger la sphère économique et l’écosystème entrepreneurial dans son ensemble. Personnellement, je suis entré en désobéissance civique maximale. Le climat entretenu est purement anxiogène. Tout est fait et son contraire en même temps. Personne n’y comprend plus rien.
Le plan de relance, France Relance, se veut un plan d’investissement plutôt qu’un plan de soutien, votre avis ?
Pour les TPE et PME, il n’y a rien dans ce plan de relance ! Aujourd’hui la plupart des entreprises sont sous perfusion et quand les remboursements des PGE (Prêt garanti par l’État) notamment vont intervenir au début de l’année prochaine, cela va être une catastrophe. Il y a urgence !
Élections à l’automne 2021
Les dates précises ne sont pas encore connues ! Tous les cinq ans, les dirigeants des entreprises commerciales, industrielles et de services sont appelés à élire leurs représentants au sein des CCI de leur territoire. Le prochain scrutin est annoncé pour l’automne 2021 entre novembre et décembre. La campagne officielle devrait débuter au mois de septembre prochain. Certains semblent y être déjà…