Hydrogène: l'Etat accorde une aide de 149 millions à Lhyfe pour un électrolyseur près du Havre
L'Etat va accorder une aide de 149 millions d'euros pour financer l'installation d'un deuxième électrolyseur près du Havre afin de produire de l'hydrogène servant à décarboner l'industrie dans l'embouchure de la Seine, a annoncé...
L'Etat va accorder une aide de 149 millions d'euros pour financer l'installation d'un deuxième électrolyseur près du Havre afin de produire de l'hydrogène servant à décarboner l'industrie dans l'embouchure de la Seine, a annoncé le ministre de l'Industrie Roland Lescure lundi.
Cet électrolyseur d'une puissance de 100 mégawatts (MW) produira de l'hydrogène pour décarboner les processus de l'usine d'engrais azotés Yara, qui fait partie des 50 sites industriels les plus émetteurs de gaz à effet de serre en France, a indiqué le cabinet du ministre délégué à l'Industrie et à l'Energie, en visite dans la région lundi.
L'aide est accordée à la start-up française Lhyfe, l'architecte du projet. Elle est issue du programme d'investissements France 2030 destiné à encourager les technologies d'avenir, de rupture ou de décarbonation via les programmes européens PIIEC (programme important d'intérêt européen commun).
Le total de l'investissement pour ce projet atteint 200 à 300 millions d'euros, a précisé Lhyfe.
La mise en service de l'électrolyseur, sur un terrain jouxtant celui de Yara, est attendue pour 2028, a ajouté le premier producteur d'hydrogène vert et renouvelable de France. L'hydrogène bas carbone qui sera produit sur ce site remplacera "15% du gaz naturel" utilisé par l'usine Yara, a précisé le ministère.
La société dispose aujourd'hui de trois sites sur le territoire national, en Vendée, dans le Morbihan et en Haute-Garonne.
"L'approvisionnement en électricité" servant à alimenter cet électrolyseur "comprendra des énergies renouvelables disponibles sur le réseau français", ainsi que de "l'énergie nucléaire" quand ces énergies vertes "ne sont pas disponibles", compte tenu de leur intermittence, a ajouté le ministère, interrogé par l'AFP.
"Le but recherché est de parvenir à sécuriser un maximum d'électricité d'origine renouvelable pour ce projet, via notamment des Power purchase agreements (PPA, contrats de gré à gré entre producteur et consommateur, ndlr)" commente-t-on du côté de chez Lhyfe, tout en reconnaissant que les besoins sont "énormes". "Il est trop tôt pour indiquer précisément la répartition de l'approvisionnement", a-t-on ajouté de même source.
A Bouin en Vendée, Lhyfe a acheté un électrolyseur au groupe norvégien NEL. Les deux autres sites français, de Buléon (Morbihan) et Bessières (Haute-Garonne) sont équipés d'électrolyseurs Plug (Etats-Unis).
Ce projet s'ajoute au premier projet d'électrolyseur bas carbone dans la région, baptisé Normand'Hy, d'une puissance de 200 MW, prévu à partir de 2025 à Port-Jérôme (Seine-Maritime) par Air Liquide pour décarboner essentiellement la plateforme voisine de raffinage-chimie de TotalEnergies de Gonfreville (Seine-Maritime).
L'investissement total du projet Normand'hy, qui a reçu 190 millions d'euros d'aide publique, est de 400 millions d'euros.
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