SÉRIE ÉTÉ
Hors du temps avec le train à vapeur du Beauvaisis
Cet été, nous consacrons une série sur les lieux et les activités insolites de l'Oise mais aussi des Hauts-de-France. Découvrez l'épisode 1 !
Depuis 2013, l’ancien site de la gare de Crévecoeur-le-Grand revit grâce à des passionnés du musée des tramways à vapeur et chemins de fer secondaires français. Aux beaux jours, les touristes, comme les groupes, peuvent monter dans leurs belles voitures et se laisser emporter à 25 km/h.
Ne
pouvant plus faire voyager leurs collections de leur musée unique en
France à Butry-sur-Oise (Val d’Oise), les 200 membres de
l’association du Musée des tramways à vapeur et chemins de fer
secondaires français (MTVS) ont pu compter sur l’aide la
Communauté de communes du Beauvaisis pour se poser en 2013 sur le
site de l’ancienne gare de Crévecoeur-le-Grand.
La
communauté de communes de l’Oise Picarde a, quant elle, financé
la toiture de leur lieu de stockage, atelier et musée d’environ 1
700 m², qui servait autrefois à entreposer des céréales... pour
une aventure hors du temps ! Et c'est tout une histoire qui a
été réécrite par des passionnés.
Plus
de voies à partir de 2023
Patiemment, sur l’ancienne ligne Amiens-Beauvais, ils ont refait à la main les voies. Elles ont accueilli leurs premiers voyageurs en 2015. « Les classiques font 1,40 m les nôtres 1 m, explique Benoît Beaucheron, membre du MTVS depuis 2012. Aujourd’hui, nous disposons de 8 km de voies. La ligne fait Crevecoeur-le-Grand/ Rotangy. À partir de 2023, grâce à l’aide de la Communauté de communes de la Picardie Verte, nous espérons refaire 1,5 km de voies par an et durant trois ans. Le but d’arriver à Blicourt puis à Saint-Omer. Tout dépendra des dons, des subventions et des bénévoles. Nous en recherchons constamment. »
Les
collectivités, les particuliers mais aussi les entreprises, comme Le
Crédit Agricole, permettent à l’association de faire ces travaux,
d’acheter du matériel et surtout de le rénover car beaucoup de
locomotives ou de voitures, souvent classées monuments historiques,
arrivent en mauvais voire en très mauvais état. Même si les 200
bénévoles, dont une quarantaine d’actifs, font beaucoup par eux
mêmes, ils sont obligés de laisser leur place notamment pour la
rénovation d’un moteur ou d’une chaudière. Et là, la facture
monte très vite.
En route pour découvrir la campagne…
Ce
musée regorge de merveilles de l'Histoire. Retrouvée chez un
ferrailleur en 1976, une locomotive de 1898 classée monument
historique en 1982, qui est la première restaurée par
l’association, reste emblématique du parc, composé de six
locomotives dont deux fonctionnant au charbon. « Notre
charbon vient de Russie, nous avons du stock pour un an, précise
t-il. Dans le même temps, nous devons faire face à l’avenir et
à la problématique entourant les énergies fossiles. Dans le sud,
des noyaux d’olives sont mélangés au charbon. En Angleterre, ils
essaient de créer un charbon synthétique. »
Les voyageurs peuvent emprunter la ligne les premiers et troisièmes dimanches de chaque mois de mai à septembre pour trois trajets exceptionnels (14 heures, 15 heures 30 et 17 heures) à travers la campagne pour des minutes précieuses hors du temps à 25 km/h. Il est toujours conseillé de réserver sur Internet pour être certain d’avoir des places, tant ces balades ont du succès.
En
semaine, les groupes (personnes âgées, comités d’entreprises,
scolaires…) peuvent profiter d’une belle balade, suivie d’une
découverte de l’atelier-musée et de l’exposition consacrée aux
premiers bains de mer. Sans compter les trajets organisés lors des
fêtes de Noël et attirant 1 600 personnes. Ces balades sont aussi
guidées. À chaque parcours, des membres de l’association sont
présents dans le train retraçant l'histoire du train. « Certains
sont là pour le paysage. D’autres sont intéressés par le côté
historique », ajoute Benoît Beaucheron.
Positive pour l’avenir, l’association se voit déjà avec un nouveau musée et de nouveaux bâtiments de stockage.