Hôtellerie

Hervé Simonin, patron hôtelier aux accents authentiques

Patron de deux hôtels à Toul, l’Europe et l’ABC, Hervé Simonin a débuté par un apprentissage il y a plus de trente ans, pour rallier des établissements prestigieux à Paris, avant de se mettre à son compte. L’homme est pétri de contacts humains, liant rigueur et passion. Il évoque, sans langue de bois son quotidien, les réalités et les évolutions de son métier.

Hervé Simonin aux côtés de Sara Aoutar, Miss Lorraine 2022.
Hervé Simonin aux côtés de Sara Aoutar, Miss Lorraine 2022.

«On m’en parle tous les jours», sourit Hervé Simonin. C’était en octobre dernier. Il accueillait dans son Hôtel de l’Europe les seize postulantes au titre de Miss Lorraine, dont l’élection se déroula à Toul. Étape avant celle de Miss France. Hervé Simonin a chouchouté ses invitées. Dans le Landerneau local, il est connu comme le loup blanc. Un patron à l’ancienne, authentique. Un bosseur, selon le terme consacré. S’il gère aujourd’hui, dans la cité des Trois-Évêchés, l’Hôtel de l’Europe et celui de l’ABC, cela ne doit rien au hasard. Le premier établissement, trois étoiles, est dédié à une clientèle d’affaires, de cadres, de vacanciers, d’artistes, de sportifs de haut niveau. Le second, se situe dans un registre plus classique. Remontons le fil de l’histoire, celle d’Hervé Simonin : «Tout a commencé par une mauvaise orientation scolaire. Je me suis retrouvé dans une section d’électro-mécanique. Cela ne me plaisait pas du tout. J’ai essayé la boulangerie et la pâtisserie, sans succès.» Une pige comme serveur dans un restaurant de la ville sera son déclic. Il trouve là une passerelle vers son avenir. Né en 1968, Hervé Simonin, entame, à 18 ans, un apprentissage de garçon de salle, à l’Hôtel de la Gare, à Toul, puis au restaurant Les Vannes, à Liverdun. La suite est une succession de rencontres, d’opportunités saisies sur la place parisienne, au sein d’établissements de renom, de commis sommelier à chef de rang, en passant par maître d’hôtel dans un appartement ministériel à assistant de direction et sommelier responsable de salle. De retour dans sa ville de cœur, il reprend l’Hôtel de l’Europe, en 1999, qu’il va rénover et moderniser. Six ans plus tard, il double la mise avec l’ABC. En ce début 2023, il compte, à ses côtés, six salariés. Dont deux qui lui sont fidèles depuis seize ans.

«Un métier qu’il faut aimer»

Patron de deux hôtels, c’est un investissement de tous les instants pour gérer le quotidien et pérenniser les établissements. «Je commence par faire cuire les croissants le matin et préparer les petits-déjeuners. La journée se déroule entre la relation clientèle, celle avec les fournisseurs, l’importante partie liée à la gestion administrative, les ressources humaines, les rendez-vous… C’est sûr, il ne faut pas compter ses heures !» L’homme a une faconde intarissable, distillant moult anecdotes. Observant l’évolution de son métier : «L’apparition ces dernières années de la parahôtellerie est un souci majeur pour notre profession. Même si je ne suis pas le plus à plaindre, je perds de 70 000 € à 150 000 € tous les ans, à cause de la concurrence de réseaux comme Airbnb ou des chambres d’hôtes, avec des charges moindres que les miennes, et une qualité de services pas toujours au top. J’ai perdu le marché des mariages.» Malgré tout, il ne quitte pas son optimisme, allant de l’avant. Question de caractère. Même quand il évoque les difficultés de recrutement récurrentes de son métier. «On peut faire tous les constats, être déçu, pester contre cette pénurie, le fait que les gens soient réticents à travailler les soirs et week-ends, on n’y peut rien. C’est à nous, professionnels, d’évoluer. Il est urgent de redorer l’image de nos métiers. Cela ne passe pas seulement par les salaires, mais aussi par les conditions de travail.» De conclure : «Le métier d’hôtelier est un beau métier qu’il faut aimer, dur, exigeant, avec de vraies valeurs et satisfactions.»