Henri Giscard d’Estaing, président du Club Med : «Le succès n’est jamais acquis»

Henri Giscard d’Estaing, président directeur du Club Med, était l’invité de Flandres Business Club, ce 19 octobre à Tourcoing.

Henri Giscard d’Estaing, président directeur du Club Med, en déplacement à Tourcoing. (Aletheia Press / L.Péron)
Henri Giscard d’Estaing, président directeur du Club Med, en déplacement à Tourcoing. (Aletheia Press / L.Péron)

Le Flandres Business Club accueillait un invité de marque, ce mardi 19 octobre, dans les locaux de la société Alive à Tourcoing. Henri Giscard d’Estaing, président directeur du Club Med, a partagé, le temps d’un déjeuner, son expertise en tant qu’homme à la tête d’une société qui fête ses 71 ans cette année. Interview.

La Gazette : C’est votre première venue ici, à Tourcoing. En quoi était-il important pour vous de participer à ce déjeuner ?
Henri Giscard d’Estaing : Il y a longtemps que je devais venir partager ce déjeuner à Tourcoing avec les membres du Flandres Business Club. Malheureusement, avec la crise de la Covid-19 et les confinements successifs, nous avons décalé ce rendez-vous plusieurs fois. Mais aujourd’hui je suis très heureux que cela puisse enfin se faire. Il ne faut pas oublier que le Club Med a des liens très forts avec la région. Ses racines sont nordistes d’ailleurs. Ensuite, l’agence de Lille est notre deuxième agence la plus importante de France.

Lorsque vous êtes arrivé à la tête du Club Med en 2002, la société affichait des pertes conséquentes. En 2004, vous vous êtes orienté vers une montée en gamme. Aujourd’hui, le Club Med se porte bien avec 1,7 milliard de chiffre d’affaires en 2019, et il fête ses 71 ans. Fort de cette expérience, quels conseils souhaitez-vous transmettre aux chefs d’entreprise présents ?
Le premier conseil que je vais leur donner, c’est de ne pas se reposer sur ses lauriers. En effet, c’est l’erreur qu’a faite le Club Med avant que j’en prenne la direction : le Club Med était leader, mais les concurrents sont très vite arrivés et ont proposé des séjours similaires et pour moins cher. Alors les clients changeaient de prestataire, ce qui est normal. Il faut bien avoir en tête que le succès n’est jamais acquis.

Ensuite, je vais leur dire d’être patients et persévérants. Pour redéfinir le plan d’action du Club Med, nous avons d’abord discuté pendant six mois. La transformation a pris du temps, mais aujourd’hui nous sommes fiers du chemin parcouru. Enfin, je vais leur expliquer qu’il faut avoir de l’ambition. Il faut regarder le monde comme notre terrain de jeu. C’est ce que nous avons fait au Club Med et aujourd’hui nous sommes le leader mondial des vacances.

Le tourisme a été l’un des secteurs fortement touchés par la crise liée à la Covid-19. Comment avez-vous vécu cette période ?
Pour la première fois, nous avons vécu une crise mondiale. Les Club Med du monde entier ont dû fermer leurs portes. En dix-huit mois, nous avons perdu plus d’un an de chiffre d’affaires. Heureusement, nous étions en bonne forme. Aujourd’hui, 80% de nos Club ont réouvert dans le monde. L’hiver prochain, nous espérons réouvrir à 100%. Ce que je peux déjà vous dire, c’est que les réservations pour l’été 2022 sont en cours et c’est rassurant, je suis optimiste.

De futurs projets dans les cartons ?
Prochainement, nous allons ouvrir 16 nouveaux Club Med. Mais cette année a été riche en création avec 4 structures ouvertes : une dans les Alpes, une aux Seychelles, une au Québec et nous avons inauguré notre huitième Club Med en Chine.