HDJ polissage : une belle aventure
Trois anciens salariés d’une entreprise de polissage d’Embreville ont racheté du matériel de leur société liquidée, se sont installés au siège de celle-ci et ont recréé une activité dans le même secteur.
Mario Havard, Hubert Dieudonné et José Jolibois sont trois hommes heureux. Licenciés l’an dernier de TIP (Ternois industrie Picardie), ils ont racheté aux enchères une partie de leurs outils de travail (une dizaine de machines au total, des manuelles et des robots). Ils ont ensuite créé leur propre activité au sein même de leur ancienne entreprise à Embreville, près de Gamaches, qui employait environ 70 personnes et qui a été liquidée en avril 2014. Ils en occupent 575 m2 .
Outil industriel sauvé
« Tous trois, nous avons 30 ans d’expérience, explique Mario Havard, qui occupe les fonctions de président de la SAS HDJ polissage, dans laquelle les trois hommes sont associés à parts égales. Nous avons touché nos primes de licenciement et nous nous sommes concertés pour voir quel apport personnel nous pouvions engager avant la vente aux enchères des machines. Nous sommes contents car nous avons réussi à sauver une partie de l’outil industriel. Cela nous permet de travailler et dès que nous le pourrons nous recruterons. » HDJ polissage – qui porte les initiales de leurs noms de famille – est spécialisée, comme son nom l’indique, dans le polissage. « Notre métier consiste à polir et à donner un brillant à des pièces qui nous sont apportées brutes. Nous intervenons sur des pièces en aluminium, en zamac, en cupro et en laiton. Nos clients, dont certains collaboraient avec TIP, se trouvent dans le Vimeu, mais aussi dans d’autres régions françaises. Nous sommes reconnus pour la qualité de notre production et pour tenir les délais. Nous sommes satisfaits car, de mois en mois, notre carnet de commandes se remplit. Nous décrochons de nouveaux marchés. Des clients nous recommandent à des connaissances », relate Mario Havard.
Différents secteurs
Pour le moment, ils travaillent dans des secteurs très différents : robinetterie, deux-roues, automobile (palettes de vitesses, carters pour les GPS…), la parfumerie, le sanitaire (distributeurs de papier toilette, douchettes…), le médical (prises à oxygène…). Pour faire connaître l’entreprise, Mario Havard n’hésite pas à prospecter, à se présenter à de potentiels clients et à distribuer des cartes : « Le mailing ne remplace pas le contact direct. J’ai commencé par des anciens clients de l’entreprise. Certains nous ont suivis tout de suite. » Les co-associés ont été épaulés dans leur démarche de création par l’association Compétences pour l’entreprise de Chépy qui les a aidés pour la mise en place de leur immatriculation et les a informé des démarches à suivre en matière d’aides (aide de l’Etat de 20% sur l’investissement en matériel). Côté loyer, l’épouse du fondateur de l’entreprise, heureuse de voir l’activité perdurer, leur en fait pour le moment cadeau… De quoi grandir en toute tranquillité.