Hauts-de-France : SNCF réseau investit 509 millions d’euros

C’est une fermeture qui était prévue de longue date. Durant le week-end du 15 août, aucun train n’était programmé en gare de Lille-Flandres en raison de grands travaux sur les voies, une ambiance irréelle avec un hall déserté et des rails vides. Soixante-dix salariés se sont affairés durant 64 heures, sans interruption, pour changer six aiguillages, sous un soleil de plomb.

«Les aiguillages ont une durée de vie de 40 ans, ceux de la gare de Lille-Flandres arrivent à terme, il est donc temps de les renouveler. Nous sommes obligés de fermer la gare durant trois jours car nous sommes dans un nœud d’aiguillages. Nous sommes donc dans l’obligation de changer les six en même temps, ce qui nous prend 64 heures car il faut compter 8 à 10 heures de travail pour changer un appareil», explique Pierre Diot, pilote des opérations du chantier.

3,7 millions d’euros

Deux aiguillages supplémentaires doivent également être changés à Lille-Flandres. Mais pour ceux-là, les opérations se font de nuit, lorsque les trains sont à l’arrêt, évitant ainsi la fermeture de la gare. «Pour vous donner quelques chiffres, ce chantier, c’est huit aiguillages à changer, 500 mètres de rails remplacés, 400 traverses de bois renouvelées et 300 tonnes de ballast déposées.» Un chantier colossal, financé à hauteur de 3,7 millions d’euros par l’entreprise SNCF réseau.

Des chantiers comme celui-là, SNCF réseau en réalise de nombreux chaque année. En 2022, l’entreprise et ses partenaires ont d’ailleurs déboursé 509 millions d’euros pour 2 862 kilomètres de lignes en région Hauts-de-France. «Il est important pour nous d’entretenir le réseau pour plusieurs raisons : la sécurité, la performance et la régularité des circulations», précise Nathalie Darmendrail, directrice territoriale SNCF réseau Hauts-de-France.

Seize chantiers estivaux

Cet été, les équipes ont réalisé, dans la région, seize chantiers estivaux, parmi lesquels le renouvellement de la ligne à grande vitesse Nord. Du 16 mai au 16 juillet, les opérations se sont concentrées sur les 28 kilomètres de voies entre Izel-lès-Equerchin et Beaulencourt. Au total, ce sont 420 millions d’euros qui sont dépensés pour permettre de conserver la performance de la ligne, sur laquelle les trains roulent à près de 300 km/h.

Mais SNCF réseau a également financé quatre chantiers par train-usine sur le réseau classique, à l’image du renouvellement de la ligne Lille-Baisieux, trois chantiers de mise en accessibilité des gares, par exemple les travaux en gare de Valenciennes (entre autres le rehaussement des quais, l'installation de trois ascenseurs), cinq chantiers sur l’infrastructure d'arrivée en gare comme à Douai, Boulogne-sur-Mer ou Amiens Saint-Roch, et un chantier d’ouvrage hydraulique, avec le remplacement de l’ouvrage de Saint-Etienne-au-Mont sur la ligne Longueau - Boulogne-sur-Mer. «Le réseau ferré des Hauts-de-France est l'un des plus denses de France : il représente 10% du réseau national. C’est pour cela que nous réalisons de nombreux chantiers, pour maintenir les infrastructures en état», souligne Nathalie Darmendrail.