Hauts-de-France : La féverole bio, une filière est née
Bio en Hauts-de-France, Groupement Régional de l'Agriculture Biologique, organisait à Dury (80), chez Improve, courant novembre une réunion d'information sur la féverole. Intitulé « la féverole dans tous ses états », ce rendez-vous s'inscrit dans le Mois de la Bio qui propose plus de 20 temps forts répartis dans toute la région Hauts-de-France.
Organisé par Bio en Hauts-de-France, avec le Réseau régional des
Territoires Bio, dans le cadre du Plan Bio, le Mois de la Bio s'adresse
aux professionnels de l’agriculture et se tourne aussi cette année vers
le grand public. Objectif : proposer un temps fort ponctué de
rencontres, d’échanges, de transmission, de découvertes autour de
l’agriculture biologique.
Association au service des agriculteurs, des
collectivités et de l'ensemble des acteurs de la filière, Bio en
Hauts-de-France soutient un projet de développement durable et
solidaire de la bio pour faire face aux défis alimentaires,
environnementaux, sociaux et économiques de nos territoires. Une de ses
actions est d'identifier des modes de transformation et des débouchés
pour la filière féverole bio à destination de l’alimentation humaine
dans les Hauts-de-France. « En effet, en 2022, Fév’Innov soutient
les initiatives de filières longues autour de la féverole et évalue la
faisabilité d’autres filières à partir de produits plus "basiques"
tels que la farine fermière ou la graine décortiquée. Fév’Innov aborde
aussi la valorisation de la féverole pour l’alimentation humaine et veut
montrer que c’est possible à partir d’essais culinaires. Le but
est de chercher à valoriser les différents produits issus de la
féverole : graine entière, farine, farine fractionnée à travers une
filière bio, régionale, et bien sûr, équitable », explique Antoine
Stoffel, conseiller-animateur grandes cultures bio versant sud au sein
de Bio en Hauts-de-France.
En lien avec la plate-forme Improve, de nouveaux lots de farine vont être fabriqués avec cette fois des essais de toastage préalables, car l’aspect gustatif est central en alimentation humaine. Un point important consistera à réaliser des essais en cuisine, que ça soit via des traiteurs ou des collectifs autour de la cuisine intéressés par le végétal.
Une culture d'avenir
Les industriels peuvent trouver un intérêt à la farine fractionnée de féverole tandis que les paysans meuniers en quête d’autonomie se tourneront plutôt vers la farine « classique ». Les évolutions en restauration collective via la loi Egalim et le repas végétarien hebdomadaire invitent les cantines à se pencher sur les protéines végétales. Le débouché largement majoritaire de la féverole est l’alimentation animale avec beaucoup d’autoconsommation : que ce soit en bovin, ovin, caprin ou porcin.
Cette plante est aussi utilisée en aviculture en privilégiant les variétés sans tannins. Il existe également un marché vers la pisciculture. « Mais cette graine est bel et bien présente dans les assiettes, principalement au Moyen-*Orient avec une consommation très répandue en Égypte. La féverole pourrait être une source de diversification protéique intéressante dans notre alimentation et elle va dans le sens du rapport du Sénat publié en 2021 qui qualifie les légumineuses de "clé de voûte de la transformation des systèmes alimentaires, pour accélérer la transition agroécologique", en mettant en avant la "nécessité d’une alimentation plus végétalisée" », poursuit Eva Coudray, chargée de mission études filières chez Bio en Hauts-de-France.
Le rendement, quant à lui, est très variable et une bonne année permet
de récolter une trentaine de quintaux par hectare quand un contexte
moins favorable aboutira plutôt à une dizaine de quintaux par hectare.
Une entreprise, Graine de choc installée à Beuvraignes dans la Somme, a misé sur ce produit en développant
dans un premier temps de la pâte à tartiner à base de féverole, le
Tartimouss. Désormais l’entreprise a largement développé la gamme bio et
propose également de la graine décortiquée, de la farine et des
veloutés.
La féverole sera à nouveau au cœur des échanges lors d'un grand colloque, organisé le 8 décembre prochain à Lille, sur l'autonomie protéique en France et en Belgique. Un événement ouvert aux agriculteurs, collecteurs, transformateurs, industriels et techniciens notamment.
Le bio en Hauts-de-France c'est 1 457 fermes bio dont 143 nouvelles en 2021, soit + 8,2% par rapport à 2020. Et 59 562 ha, la surface régionale engagée en AB en 2021 (contre 52 918 en 2020).
Le Réseau régional des Territoires Bio
Animé par Bio en Hauts-de-France depuis 2016, le réseau régional des Territoires Bio rassemble des collectivités locales engagées en faveur de l’agriculture biologique : Parc naturel régional de l’Avesnois, Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale, Parc naturel régional Scarpe-Escaut, Douaisis Agglo, Amiens Métropole, Métropole Européenne de Lille, Communauté de Communes Sud Artois, Communauté d’Agglomération Béthune Bruay Artois Lys Romane, Communauté d’Agglomération Lens Liévin, Communauté Urbaine de Dunkerque, Communauté de Communes pays du Solesmois, Agglomération de la Région de Compiègne, Pays de Sources et Vallées, Syndicat Mixte d’Aménagement de la Bresle, Communauté de Communes Liancourtois Vallée dorée, Communauté de Communes Plaine d’Estrée, Union des Services d’Eau du Sud de l’Aisne.