Édito
Haut les masques...
Un peu de culture dans ce monde de brutes ! Du 21 au 25 février, Nancy est la capitale mondiale de la Commedia Dell’Arte, genre de théâtre populaire italien, né au XVIe siècle, où des acteurs masqués improvisent des comédies marquées par la naïveté, la ruse et l’ingéniosité.
Après Sydney, Hong Kong, Padoue, Bologne, Naples, Malaga, Istanbul ou encore Lille, l’association italienne SAT, reconnue par l’Unesco comme une ONG active dans le domaine du patrimoine culturel immatériel a donné cette année cette investiture à la cité ducale. Des artistes du monde entier seront présents et certains déambuleront dans les rues des dix-neuf communes de l’agglomération pour accueillir des spectacles sur leurs marchés comme au Moyen Âge.
La place Stanislas, l’hôtel de ville de Nancy, le musée des Beaux-Arts, l’arc Héré ou encore la place de la Carrière concentreront la majorité des spectacles, des ateliers, des conférences, des expositions et des performances d’artistes. La quasi-totalité des spectacles et événements seront en accès gratuit avec la volonté farouche de voir la participation active du public. Cet événement de portée internationale se veut une grande manifestation théâtrale, festive et populaire avec toutes les retombées économiques que cela comporte. Bon nombre de commerçants de la ville se sont appropriés l’événement. Se mêler à ces troupes un instant, histoire de faire le vide, se prendre pour un saltimbanque aux valeurs universelles de tolérance, de respect et de justice. Des termes qui raisonnent aujourd’hui dans l’actualité chaude du moment.
Par le rire et l’humour, ils peuvent toujours (re)jaillir et faire naître une cohésion aujourd’hui franchement effilochée. Derrière leurs masques et dans leurs costumes, les artistes et tout un chacun peuvent s’imaginer être un autre. Une métamorphose partielle, une évasion certaine où le spectateur devient acteur et inversement. Un moment de partage salutaire.
Même le bon vieux Roi Stanislas a revêtu son masque pour l’occasion du haut de son socle de la place éponyme. Haut les masques et haut les cœurs, l’espace de ces cinq jours, histoire de s’offrir une parenthèse oxygénante. Le rire demeure une bonne thérapie.
«Par le rire et l’humour, la tolérance, le respect et la justice peuvent toujours (re)jaillir et faire naître une cohésion aujourd’hui franchement effilochée.»