Hausse de l'activité chez Schaeffler à Calais
Dans un contexte du marché de l’automobile où le volume est à la baisse, le site Schaeffler de Calais, qui fabrique des chaînes de distribution pour la synchronisation des moteurs diesel ou essence, voit son activité croître. La direction a fait le choix stratégique d’investir dans le développement de la chaîne à denture inversée pour les moteurs à essence. Car, selon le directeur du site, Slimane Reguig, le moteur à combustion interne a quelques belles années devant lui et n’est pas encore près d’être détrôné par l’électrique ou l’hybride.
Le site de Calais, qui enregistre un chiffre d’affaires de 55 millions d’euros, produit 30 kilomètres de chaînes par jour. Chaînes à douilles et à rouleaux pour les moteurs diesel, soit un tiers de la production, et chaînes à denture inversée pour les moteurs à essence, représentant aujourd’hui les deux tiers de la production. C’est avec ces dernières que l’entreprise calaisienne conquiert de nouveaux clients, à l’image de Ford qui vient de rejoindre Daimler, General Motors, Audi, Mercedes ou encore BMW parmi les clients du groupe. «Les constructeurs ont plutôt tendance à favoriser la chaîne aujourd’hui car elle a des qualités de précision supérieures à la courroie, et permet d’atteindre les spécifications environnementales concernant notamment le taux d’émission de CO2», explique le directeur, qui a été recruté en 2015 pour ses compétences dans le lean manufacturing.
Maîtrise de la chaîne de production
Le groupe allemand Schaeffler administre trois types d’activités : la partie automobile comme Schaeffler Calais, l’industrie, qui fabrique les pièces pour les machines-outils des différents sites équipementiers, et l’activité kit de rechange. L’activité recherche et développement fait partie des axes stratégiques du groupe. Chaque année, 2 400 brevets sont déposés, dont un à deux brevets pour la partie calaisienne. «Nous avons la maîtrise du produit, de la conception à la réalisation ; le savoir-faire reste chez nous», tient à souligner Slimane Reguig. Découpage, traitement thermique, assemblage et finition sur robots jalonnent la fabrication des chaînes. Le service R&D vient de déposer un brevet concernant un revêtement qui permet de résister à l’usure provoquée par l’huile et les carburants. «C’est un brevet Schaeffler monde, avec un savoir-faire développé à Calais», argumente le directeur.
Si la part des moteurs électriques et hybrides reste encore marginale sur le marché, l’équipementier se prépare à la mutation technique. «Nous nous adapterons à chaque constructeur qui a son propre scénario», assure Slimane Reguig. «Mais, à moyen terme, poursuit le directeur, notre carnet de commandes nous assure une activité sur plusieurs années. Il nous faut encore gagner des parts de marché sur nos concurrents, avoir une compétitivité économique qui réponde au besoin en termes de qualité, livraison et coût.». Le site de Calais est le seul au sein du groupe a avoir fait développer par ses informaticiens un système de production digitalisé qui permet de connaître l’état de la fabrication en temps réel. «Il participe de la maîtrise du process qui permet d’avoir la qualité reconnue par nos clients», conclut le directeur.