H2air construit un nouveau parc éolien dans l'Aisne

« Le maire d’Hannapes a été très moteur dans ce projet de parc éolien et comme toujours, nous sommes allés à la rencontre des acteurs du monde agricole, mais aussi des habitants. Tout s’est fait en bonne intelligence », se réjouit Émilie Thérouin, directrice de la Communication & des affaires publiques du groupe H2air. Créée à Amiens en 2008, l’entreprise indépendante développe, construit et exploite des parcs éoliens, mais aussi solaires. En Hauts-de-France, H2air exploite actuellement 43 éoliennes. Le parc des Lupins est le 2^e projet axonais de la structure.

Un projet de territoire

Lancé en 2014, le projet éolien des Lupins se compose de quatre éoliennes faisant chacune 117 mètres de haut et produisant trois mégawatts. À la suite d’une longue phase d’instruction H2air a lancé les travaux en mars dernier. Après une phase d’enfouissement des câbles, d’aménagement de voiries et de coulage des fondations, les turbines devraient être livrées fin août pour un montage à la rentrée 2022. 

« Il aura fallu près de dix ans pour concrétiser un tel projet, et en plus sur ce dossier, nous avions le soutien de la municipalité et aucun recours n’a été engagé. Les délais sont beaucoup trop longs, c’est un vrai handicap dans le développement de l’éolien », regrette Émilie Thérouin.

Le parc des Lupins devrait entrer en service au printemps 2023 et alimenter en électricité renouvelable 13 800 foyers, hors chauffage. « Nous continuons à nous développer dans les Hauts-de-France où nous avons encore beaucoup de projets en cours, éoliens, mais aussi solaires, poursuit-elle, évoquant notamment des programmes de requalification de friches et d’agrivoltaïsme. Notre force est de pouvoir proposer un accompagnement sur-mesure et, comme sur l’éolien, il y a une coordination totale avec le monde agricole », souligne Émilie Thérouin.

L’éolien, une vraie alternative

Souvent décrié ou au mieux regardé avec méfiance, l’énergie éolienne pourrait cependant s’avérer un sérieux atout dans la crise énergétique qui se profile. Alors que le coût de l’énergie est en passe d’exploser, l’éolien – qui représentait 7,8% de la production électrique française en 2021– a bénéficié d’un coup de projecteur inédit : mi-juillet, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) annonçait dans un communiqué que « les recettes prévisionnelles liées aux énergies renouvelables au titre des années 2022 et 2023 représenteraient une manne de 8,6 milliards d’euros » pour l’État. 

L’éolien représente à lui seul 7,6 milliards d’euros. « Les ENR sont un choix d’avenir. L’actualité nous conforte dans notre stratégie plus que jamais, assure Émilie Thérouin. Il y a cependant un vrai sujet autour des contraintes juridiques. Aujourd’hui, ce sont dix gigawatts de projets éoliens terrestres qui sont en attente d’autorisation. C’est une réelle perte de temps », pointe-t-elle.