Guerre en Ukraine : les PGE en mode résilience

D’après certains analystes, les conséquences de la guerre en Ukraine devraient être moins importantes que le choc lié à la pandémie de Covid-19. Reste que l’écosystème entrepreneurial touché directement par le conflit russo-ukrainien fait aujourd’hui l’objet d’un accompagnement spécifique avec la mise en place d’un plan de résilience avec en première ligne un PGE spécifique.

Le PGE Résilience s’affiche comme «l’arme» principale pour épauler les entreprises touchées directement par les conséquences liées à la guerre en Ukraine.
Le PGE Résilience s’affiche comme «l’arme» principale pour épauler les entreprises touchées directement par les conséquences liées à la guerre en Ukraine.

Faciliter les besoins en fonds de roulements des entreprises touchées directement par la guerre en Ukraine ! Objectif affiché du PGE (Prêt garanti par l’État) Résilience lancé en avril dernier dans le cadre du vaste plan résilience étatique. «L’agression de l’Ukraine par la Russie a des conséquences importantes sur l’économie mondiale. En France, les entreprises peuvent être touchées soit directement, en perdant des contrats à l’export vers la Russie, la Biélorussie et l’Ukraine, soit, plus souvent, indirectement en raison de la hausse du coûts de certains intrants, notamment de l’énergie et des matières premières, ou de difficultés d’approvisionnement.» C’était début avril, le gouvernement annonçait officiellement, via un arrêté du ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance du 8 avril, la mise en œuvre du nouveau dispositif de PGE dit Résilience. En complément du PGE instauré avec la crise sanitaire (permettant à une entreprise de s’endetter jusqu’à 25 % de son CA et disponible jusqu’au 30 juin), les entreprises jugées fortement pénalisées par les conséquences économiques du conflit en Ukraine peuvent bénéficier de ce «nouveau» PGE. Il couvre jusqu’à 15 % de leur CA annuel moyen au cours des trois dernières années, pour faire face à leurs éventuelles difficultés de trésorerie.


Demande au cas par cas

«Pour obtenir un PGE Résilience, les entreprises doivent certifier auprès de leur banque, sur une base déclarative, que leur trésorerie est pénalisée, de manière directe ou indirecte, par les conséquences économiques du conflit en Ukraine», assure l’arrêté du 8 avril. «La distribution du PGE Résilience ne prévoit pas de critère d’éligibilité fondée sur la forme juridique de l’entreprise (hors établissements de crédit et sociétés de financement), sa taille ou son secteur d’activité. Chaque demande est examinée au cas par cas en fonction de sa situation financière de l’entreprise et de son besoin de financement.» Pour Nicolas Théry, le président de la Fédération bancaire française : «Ce PGE Résilience témoigne de notre volonté commune à continuer à soutenir notre économie, et celle de rechercher les solutions appropriées pour chaque situation. Alors que le monde aborde cette situation économique bouleversée, la situation des banques et les indicateurs de trésorerie des entreprises sont solides, ils montrent que notre économie a su rebondir sur de bons fondamentaux.» Reste à savoir jusqu’à quand ? Quid de l’utilisation de ce PGE Résilience dans la région ? «Il est très difficile d’établir un chiffre exact de PGE Résilience mis en œuvre depuis la mise en place du plan de résilience. Ce PGE Résilience se traduit dans la pratique par une extension des PGE classiques déjà demandés par les entreprises. La notion de Résilience entre donc dans le dispositif global du PGE», explique Bruno Deletré, le président du Comité des banques Grand Est de la Fédération bancaire française. Une analyse corroborée par le dispositif même du PGE Résilience «dont les règles de remboursement et d’amortissement répondent aux même modalités que pour le PGE mis en place pendant la crise sanitaire. Les principaux organismes bancaires ont confirmé leur engagement pour proposer ce nouveau PGE à prix coûtant sur la durée totale du prêt.» Le PGE Résilience est, pour le moment, disponible jusqu’à la fin du mois de juin. Pas impossible, vu la situation actuelle, qu’il soit prorogé par loi de finances «conformément au cadre temporaire Ukraine de la commission européenne», précise Bercy, jusqu’au 31 décembre prochain.


De prêt en prêt

Si le PGE Résilience s’affiche comme l’un des moteurs pour faire face aux conséquences directes liées à la guerre en Ukraine, plusieurs adaptations ont été mises en place. Le prêt croissance Industrie est ouvert aux entreprises du BTP et le prêt Croissance relance est abondé. Les prêts bonifiés de l’État sont accordés jusqu’à la fin de l’année.