Bâtiment
Groupe Pando, une mission bien possible
Avec trois opérations récentes de croissance externe, le Groupe Pando de la Bresse renforce son offre de valeur et consolide son modèle d’Entreprise à Mission à l’actionnariat salarial développé depuis trois ans. Un concept qui marche, le Groupe affiche aujourd’hui les 800 collaborateurs pour un CA de 200 M€.
Bâtir des solutions performantes et responsables pour des constructions durables et sources de bien-être annoncé ! ADN affiché du Groupe Pando de La Bresse et aujourd’hui encore un peu plus avec trois récentes opérations de croissance externe opérées sur la Menuiserie Moreau de Cluis dans l’Indre, Jung Menuiserie de Steinbourg dans le Bas-Rhin et France Volet à Arcis dans l’Aube. «Financièrement parlant, c’est de la croissance externe, humainement parlant ce sont des transmissions de valeurs, de savoir-faire, de personnes», précise Laurent Demasles, le président du Groupe Pando.
«Ces opérations sont à l’image du projet que nous déployons maintenant depuis trois ans : construire collectivement avec les compétences et engagements de chacun, créer des valeurs dépassant les schémas traditionnels et dont l’ambition est à la hauteur des enjeux et des responsabilités que porte notre Entreprise à Mission.» Entreprise à Mission, un concept, une terminologie sur une vision, un modèle entrepreneurial à atteindre pour ce professionnel du BTP. Vingt-cinq ans chez Bouygues Construction dans une filiale spécialisée dans les travaux pétroliers. Afrique, Espagne, Italie, en passant par la Pologne, Laurent Demasles pilote des projets et surtout vit des aventures humaines uniques. «Dans ce type d’expérience, les histoires individuelles se mêlent à l’histoire collective», explique celui qui a été également directeur de Colas en Nouvelle Calédonie pendant quatre ans. Après l’international, retour en France à la recherche d’un groupe familial.
Première expérience loin d’être concluante, «travailler en grand écart de ses valeurs, cela va un moment.» Il entre chez Les Zelles au cœur des Hautes-Vosges. «Lors de sa création en 1946, l’entreprise avait pour objectif de participer à la reconstruction du village de Bresse détruit par les Allemands, en fournissant des menuiseries extérieures tout en étant créateur d’emplois sur le territoire.» L’histoire entrepreneuriale de la menuiserie vosgienne la fait passer par des années difficiles.
© Groupe Pando. «Social, sociétal, environnemental, économique et financier, sur chacun de ces axes nous créons de la valeur», assure Laurent Demasles, le président du Groupe Pando.
Une aventure actionnariale
«Quand j’arrive la boîte allait mal ! Au fur et à mesure, nous arrivons à remonter l’activité mais pas vraiment capable de rembourser les dettes. Nous avions un an pour redresser.» En 2018, Laurent Demasles enclenche un projet d’actionnariat salarial. La loi Pacte de 2019 et notamment son FCPE (Fonds commun de placement d’entreprises) rénové permet aux salariés du fabricant de fenêtres vosgien (près de cinq cent salariés) de devenir actionnaires. Bpifrance, BNP Paribas Développement, la Caisse d’Épargne Grand Est Equity, l’Institut lorrain de participation ou encore Eurocapital soutiennent en qualité d’actionnaires financiers. En mars 2021, l’aventure actionnariale est une réalité et le Groupe Pando est créé avec la reprise des Zelles par 100 % de ses salariés. «La règle, elle est simple. La valeur que l’on crée ensemble, on la partage.» La notion d’Entreprise à Mission coule de source.
«Avec cette terminologie, j’avais enfin un terme pour décrire ma vision de l’entreprise.» Entreprise à mission : «organisation dont l’objet social intègre des enjeux sociaux et environnementaux, en plus de la recherche de profit financier. Ce modèle vise à aligner les intérêts des parties prenantes autour d’une mission commune, alliant performance économique et impact positif sur la société et l’environnement.» Définition littérale donnée à cette typologie d’entreprise.
Économie circulaire à échelle industrielle
Social, sociétal, environnemental, économique et financier, «sur chacun de ses axes nous créons de la valeur. De la valeur économique pour répondre à l’offre et à la demande, de la valeur sociale car le corps d’une entreprise ce sont ses salariés, de la valeur sociétale pour tenter de faire bouger les choses et de la valeur environnementale histoire d’arrêter de tout détruire.»
La création de Pando Recyclage en est l’exemple typique. Objectif de cette société du groupe : structurer et déployer une filière nationale de collecte, démantèlement et recyclage des menuiseries en fin de vie en boucle fermée. «Principalement pour les fenêtres PVC ! 80 % de nos fenêtres PVC sont recyclés, tout redevient de la fenêtre. Aujourd’hui, le bilan carbone de nos fenêtres PVC est égal à celui des fenêtres en bois.»
Six centres de collecte sont aujourd’hui présents dans l’Hexagone. Cette année le compteur devrait atteindre les neuf. «Tous les matériaux sont rares et s’épuisent. Notre seule matière première demain, cela sera nos déchets.» De l’économie circulaire à l’échelle industrielle ! Le tout entrant dans une vision stratégique d’augmentation continue de renforcement de l’offre de valeur du groupe.
«C’est dans cette logique que nous avons procédé à nos trois dernières opérations de croissance externe. Avec ces transmissions simultanées, ce sont quelque 200 collaborateurs et près de 125 années d’expérience cumulées dans le bois qui sont aujourd’hui présents.» Une offre déjà bien garnie qui pourrait, avec toujours cette même approche, s’étoffer encore un peu plus.