Groupe Mentor : l’entrepreneuriat en toute transmission...

En hyper croissance continue de ses multiples domaines d’activités, le Groupe Mentor de Dommartemont lance en cette rentrée son Parcours Mentor Entrepreneuriat. Adossé à son CFA d’entreprise, Mentor Institut, ce programme à destination des porteurs de projets s’affiche comme une nouvelle diversification pour cette holding familiale, créée il y a trente ans par Benoît Michaux. Un quasi-aboutissement, version transmission de savoirs, pour cet autodidacte qui a passé les rênes opérationnelles à un de ses fils, Pierre, en début d’année.

(c) Guillaume Ramon. Le Groupe Mentor, une affaire de famille ! Depuis le début de l’année, Benoît Michaux, son fondateur a passé les rênes opérationnelles à un de ses fils, Pierre.
(c) Guillaume Ramon. Le Groupe Mentor, une affaire de famille ! Depuis le début de l’année, Benoît Michaux, son fondateur a passé les rênes opérationnelles à un de ses fils, Pierre.

Son bureau est sobre mais au design soigné avec des lignes épurées sans angles agressifs. La forme n’est pas rectangulaire pour que chaque interlocuteur assis sur des sièges identiques, dans un souci d’équité ne soient jamais face à face pouvant laisser planer l’image d’un rapport de force.

Le verre transparent du plateau permet d’avoir une vision à 360 ° des faits et gestes des interlocuteurs, une transparence totale dans une sorte de volonté de mise à nu globale. Du vrai, de l’authentique, pas de place aux faux-semblants et aux masques et postures trop souvent présents dans l’écosystème entrepreneurial. 

«Ce bureau, c’est un peu ma philosophie, l’exemple de ma pensée, celle d’être toujours dans une volonté d’égal à égal pour pouvoir réellement détecter, appréhender, comprendre et agir, toujours dans la bienveillance et dans quelque chose qui ait du sens.» 

La jeune soixantaine, barbe bien taillée plus sel que poivre, chemise blanche et basket à la cool, Benoît Michaux, le fondateur du Groupe Mentor ne semble pas avoir changé de ligne de pensée depuis la création de son groupe en 1998. Mentor, «guide, conseiller avisé et expérimenté. Personne pour laquelle on a une estime particulière et qu’on peut prend en exemple», dixit la définition du Petit Larousse.

Pour bon nombre d’entrepreneurs (et ils sont souvent nombreux à graviter, ou tenter de l’approcher), c’est ce qu’il incarne. Son ADN : accompagner sous toutes ses formes, créer, reprendre, opérer des prises de participation pour permettre des développements au
niveau national et international.

(c) Guillaume Ramon. Sur les hauteurs de Dommartemont, siège social du Groupe Mentor, une partie des collaborateurs évoluent dans un paquebot de plus de 1 000 m². Cette villa personnelle de Benoît Michaux incarne, à elle seule, l’image de la holding familiale.


De la détection de l’innovation à l’état pur mais avec une approche discrète et une certaine forme d’humilité. «Je ne suis pas du genre à me faire voir. J’aime rester dans mon environnement et c’est l’une des raisons qui expliquent que je n’appartiens à aucun club ni réseaux.»

Ruche aux alvéoles productives

Aujourd’hui près de 2 400 collaborateurs dans une dizaine de secteurs d’activités (de l’immobilier en passant par la finance et assurance, le marketing, l’innovation ou encore la santé et la foodtech) opèrent dans une trentaine de métiers. La holding familiale, capitalisée à 500 M€, affiche un CA de 260 M€. Rien ne semblait prédestiner Benoît Michaux à construire, pas à pas, en sentant les choses, anticipant les évolutions des besoins, ce qui s’apparente à une véritable galaxie. Une ruche aux alvéoles productives et en mouvement constant. 

L’image est toute choisie. Enfant, Benoît Michaux s’occupait des ruches de son père dans son petit village meusien de 180 habitants. Il a d’ailleurs lancé en 2018 un fonds de dotation de protection des abeilles (Apis & Love). Dans sa villa sur les hauteurs de Dommartemont, siège social de la holding où plusieurs collaborateurs évoluent dans un environnement bien loin des stéréotypes des locaux d’entreprises, les ruches ne sont pas bien loin entre sculptures géantes, piscine et œuvres d’art contemporaines dans l’imposant hall d’accueil. Plus qu’un symbole, une chose qui tombe sous le sens pour celui qui a débuté dans la vie professionnelle comme opérateur géomètre. 

«Cela a été mon tout premier travail, je l’ai vite quitté car je m’ennuyais.» Après une expérience de vendeurs d’alarme, pas vraiment concluante mais où il détecte tout ce qu’il ne faut pas faire, il entre chez Essilor au culot. «Je n’avais pas les diplômes requis. Je ne crois pas plus qu’il ne faut au diplôme. J’ai connu beaucoup de diplômés qui ont échoué et à l’inverse d’autres qui ont réussi car ils avaient l’envie.» 

Au sein du spécialiste de l’optique, il devient commercial pour vendre des appareils de mesure. Là, il fait ses armes sur une zone géographique de dix-sept départements. De nouveau, l’ennui, Benoît Michaux aspire à autre chose, histoire de se révéler réellement.

Une cinquantaine de structures au compteur

Dans les années 90, il décide de se lancer dans l’immobilier. «J’avais fait le tour chez Essilor. Il fallait que je passe à autre chose. Pour avoir le plus grand nombre de clients, il y avait deux activités, soit nourrir les gens avec l’alimentation ou les loger.» Benoît Michaux opte pour la Pierre. En franchise, il fait son trou dans l’agglomération nancéienne, notamment, dans l’immobilier haut de gamme. Aux côtés de ses clients, il développe des solutions en matière de regroupements de crédits. 

En 1996, Partners Finances est lancé, l’un des leaders de ce secteur aujourd’hui. D’autres filiales viennent alors se greffer dans cette branche immobilière et la diversification des activités a suivi. Les alvéoles de la ruche Mentor se multiplient alors au fil des années avec cette capacité à détecter les secteurs en devenir. Les exemples sont légion, Api Tech dédié à la fabrication de machines à pizzas et de casiers alimentaires automatisés (trois usines aujourd’hui et une quarantaine de laboratoires de fabrication de pizzas notamment aux États-Unis), Idrogenia dédiée à l’investissement dans les projets hydrogène, Harry Hop dans le recrutement en passant par le secteur de la santé dernièrement avec CtrlZ spécialisé dans le détatouage et l’épilation laser. La liste est longue !

À la question, «combien avez-vous de sociétés aujourd’hui ?» Benoît Michaux avoue qu’il ne peut pas répondre. Quand on plonge dans l’historique de la holding familiale, la barre de la cinquantaine est facilement dépassée. 

«Notre métier, c’est de permettre le développement des entreprises pour satisfaire un besoin présent ou sous-jacent», assure celui qui garde toujours un œil aguerri sur son business. Son parcours, il entend en partager ses expériences. Au sein de son Mentor Institut (CFA d’entreprise lancé l’an passé), il vient de créer Parcours Mentor Entrepreneuriat (voir encadré). 

«L’un des objectifs est de structurer les projets de potentiels créateurs d’entreprises en allant à l’essentiel. Faire du pratico-pratique», explique celui qui n’entend pas que transmettre ses savoirs.

(c) Guillaume Ramon. Miser sur les talents des jeunes collaborateurs s’affiche comme l’ADN de la holding familiale. Leur montée en compétences se veut constant via Mentor Institut, le CFA d’entreprise interne du groupe.

10 000 collaborateurs à l’horizon 2028-2030

Depuis le début de l’année, c’est l’un de ses fils, Pierre Michaux, qui a repris les rênes opérationnelles du groupe et un nouveau directeur général a été nommé en la personne de Stephen Banaszcuk. «Le temps était venu. Il n’est jamais bon de faire les choses trop tard.» 

Un autre de ses fils, Loïc, épaule son frère comme adjoint de direction et directeur commercial pour la filiale Api Tech. Le troisième fils de Benoît Michaux, Théophile, évolue lui de son côté dans l’univers des mangas tout en restant proche et uni à la fratrie. Un changement de gouvernance pour une transmission en douceur !

«Nous avons toujours évoqué le groupe en famille et après mes études j’y suis entré. Cela s’est fait naturellement», assure Pierre Michaux nourri à l’entrepreneuriat au fil du temps. 

«Aujourd’hui, nous sommes arrivés à un stade important. Il y a encore deux ans, nous étions 1 000 collaborateurs, aujourd’hui c’est deux fois plus. Avec les évolutions envisagées à l’horizon 2028-2030, nous devrions être environ 10 000 avec un fort développement à l’international et notamment aux États-Unis. De nouveau, des structurations seront nécessaires», assure celui qui est aujourd’hui président du groupe. «L’innovation, le travail, l’humain, le perfectionnisme, la loyauté et le pragmatisme demeurent les piliers principaux du groupe pour poursuivre sa croissance.» Une hyper croissance à continuer à maîtriser. Avec un Benoît Michaux comme président du Service Stratégique, les choses apparaissent bien engagées pour la holding familiale made in Lorraine.

Parcours Mentor Entrepreneuriat : former des entrepreneurs

Nom de code : Parcours Mentor Entrepreneuriat. Mission : former les porteurs de projets de création à l’entreprise (mais pas que) aux rouages de l’entrepreneuriat. Adossé à Mentor Institut, le CFA d’entreprise du groupe Mentor créé l’an passé, ce programme se veut intensif. 120 heures en cours du soir sur une durée de quatre mois. «Il est ouvert à différents types de profils. Des jeunes qui ont envie d’entreprendre, des cadres managers ou encore des personnes en reconversion professionnelle», explique Florent Duloisy, directeur de Mentor Institut. «Nous entendons développer du pratico-pratique, coller au plus près des besoins avec des groupes de cinq à dix personnes.»