GRDF se met au vert

La filiale Hauts-de-France de GRDF a présenté le bilan de l'année passée en matière de gaz naturel, ainsi que ses perspectives d'avenir. Gaz vert et développement durable étaient au cœur des discussions.

84 projets d'injection sont en cours d'instruction dans les Hauts-de-France. ©GRDF
84 projets d'injection sont en cours d'instruction dans les Hauts-de-France. ©GRDF

«La région représente 12 à 13% de l’activité du réseau national», présente Didier Cousin, directeur territorial GRDF Hauts-de-France. L’activité régionale compte 1 000 salariés, dont 70 alternants, répartis sur 33 sites. «Nous nous fixons comme objectif 30% de gaz vert injecté dans le réseau en 2030 et 100% en 2050.» Une volonté ambitieuse, en collaboration avec l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), qui s’inscrit dans la démarche rev3. Pour rappel, le gaz naturel vient de gisements ; le gaz vert est, quant à lui, issu du biométhane. Ce dernier est obtenu à partir de la fermentation de déchets organiques, ménagers ou industriels.

Le biométhane, un fer de lance

«Nous sommes une région pionnière», souligne Didier Cousin. Le biométhane se développe de manière exponentielle dans les Hauts-de-France, avec «une demande par jour de projet d’unité de méthanisation». Aujourd’hui, 84 projets d’injection sont en cours d’instruction. La région compte également deux centres de valorisation des déchets organiques, à Sequedin et Hénin-Beaumont. «Le biométhane est produit à 87% par gisement agricole, une unité de production permet de couvrir 1 100 foyers.» Pour le directeur, les agriculteurs ont un intérêt à se lancer dans une logique de diversification des activités.

Le biométhane peut être injecté dans le chauffage, mais peut aussi concerner des véhicules, sous l’appellation Bio GNV, soit la version renouvelable du GNV (gaz naturel). «Plus on injecte du Bio GNV, plus on pourra construire de stations-services.» La Ville de Lille est pionnière dans l’utilisation du GNV seul, notamment pour les bus de transports en commun et les poids lourds de marchandises. «On prévoit prochainement 400 bus roulant au gaz naturel», indique Didier Cousin. En région, le GNV représente plus de 600 bus en 2018 et 180 poids lourds. Si le directeur projette d’étendre son utilisation aux véhicules utilitaires, il précise que le marché n’est pour l’instant pas accessible aux particuliers.

GRDF mise sur l’alternance

«On voit de nouvelles compétences pour l’évolution de nos outils», explique Emilie Viaud, déléguée RH GRDF réseaux Nord-Ouest. Avec 36 sites répartis dans les Hauts-de-France, GRDF vise un recrutement en alternance en lien avec Pôle emploi. «Nous avons un enjeu de responsabilité dans l’intégration de jeunes, de seniors, mais aussi de femmes et de personnes en situation de handicap.» Une vingtaine de postes sont à pourvoir en région. Par ailleurs, l’entreprise propose une formation de technicien en réseau gaz en partenariat avec neuf centres d’apprentis (CFA).