Grande-Synthe veut sensibiliser sa population à la création d’entreprise
Le 28 mars dernier, la Ville de Grande-Synthe a officiellement lancé son projet «Elan d’initiatives entrepreneuriales durables». Son but est d’accompagner les personnes issues de quartiers dits sensibles vers la création d’entreprises porteuses de solutions en faveur de «la ville en transition».
Grande-Synthe : 23 600 habitants. Ville-banlieue de Dunkerque, complètement transformée dans les années 60 à la faveur de l’implantation du mastodonte de l’acier Usinor (aujourd’hui ArcelorMittal). Ville cosmopolite et populaire avec ses 60% de logements sociaux et son chômage de masse : 27% de la population (40% chez les moins de 25 ans). Mais une ville en pleine rénovation urbaine – réussie –, où le mot «solidarité» trouve encore son sens. «Tellement de solutions ont déjà été tentées contre le chômage, ici, à Grande-Synthe», lance son maire, Damien Carême, connu nationalement pour ses actions en faveur de l’accueil des migrants. «Et il faut bien reconnaître que, malgré tout, nous ne sommes pas parvenus à en sortir. Alors, il faut avoir la volonté d’apporter des réponses nouvelles en anticipant les mutations économiques auxquelles nous sommes aujourd’hui confrontés», martèle Damien Carême, plus militant que jamais. Ces mutations, Grande-Synthe s’y engage d’ores et déjà. Labellisée «Ville en transition», elle a mis en place de nouvelles façons de consommer. Désormais, ses restaurants scolaires privilégient les circuits courts et les produits bio ; les savoir-faire de ses habitants sont valorisés à travers «Troc&co», un service d’entraide solidaire entre particuliers ; et la Ville s’apprête à se lancer dans un projet d’agriculture urbaine.
Inciter à la création d’entreprise
Dans ce contexte, l’appel à projets lancé par l’Agence France entrepreneur pour inciter les personnes issues des quartiers dits sensibles à la création d’entreprise ne pouvait qu’intéresser une ville comme Grande-Synthe. D’autant plus si cette création d’entreprise se double de solutions en faveur de «la ville en transition». «Nous avons mis tous nos partenaires qui travaillent sur les champs du social, du crédit et de la création d’entreprise autour de la table pour proposer un projet cohérent, projet qui se concrétise aujourd’hui sous forme du dispositif ‘Elan d’initiatives entrepreneuriales durables’», commente Damien Carême. Ce dispositif, reconnu par la signature d’une convention entre la Ville, BGE Flandre création et l’Agence France entrepreneur, poursuit trois grands objectifs : mobiliser et créer une dynamique entrepreneuriale dans les quartiers sensibles (où vivent 9 000 Grand-Synthois), augmenter le nombre de créations ou de reprises d’entreprises sur ce type de population qui en est généralement très éloigné, et enfin créer un incubateur de l’entrepreneuriat social et écologique en cohérence avec les enjeux de transition de la ville au sein duquel les projets de création d’entreprise pourront être accompagnés.
Un beau projet ambitieux qui, certes, ne révolutionnera le tissu socio-économique de Grande-Synthe, mais qui apportera sans doute une petite pierre à la lutte contre le chômage.
Phrase à mettre en gros entre guillemets
“il faut avoir la volonté d’apporter des réponses nouvelles“