Infrastructures

Grand Nancy : tramway, reculer pour mieux se déplacer ?

L’annonce de différer le projet de tram ferré de la ligne 1 du Grand Nancy à l’occasion du conseil métropolitain du 11 février dernier a entraîné plusieurs réactions et interrogations notamment de la part de l’écosystème entrepreneurial de l’agglomération. Reste que c’est tout un nouveau plan de mobilités jugé plus respectueux de l’environnement et du mieux vivre-ensemble qui est en train de se mettre en place.

Des Assises de la Mobilité sont annoncées au printemps pour consolider un nouveau plan de mobilités dans le Grand Nancy qui devrait être présenté à l’automne prochain.
Des Assises de la Mobilité sont annoncées au printemps pour consolider un nouveau plan de mobilités dans le Grand Nancy qui devrait être présenté à l’automne prochain.

À la question «Qu’est-ce qui se trame à Nancy ?»et après l’annonce faite le 11 février par le conseil métropolitaindu Grand Nancy de différer le projet de tramway ferré sur la ligne 1, la réponse se veut claire pour la majorité en place. «Nous avons dessiné les grandes lignes d’un nouveau plan de mobilités ambitieux à l’échelle du bassin de vie, plus respectueux de l’environnement et du mieux vivre-ensemble», assure la Métropole du Grand Nancy dans un communiqué le jour même de la délibération. Les quelque 515 millions d’euros de travaux estimés pour le renouvellement de la ligne 1 (entre la Porte Verte d’Essey-lès-Nancy jusqu’au plateau de Brabois à Vandœuvre) ne seront pas engagés pendant le premier mandat de Mathieu Klein, le président de la Métropole du Grand Nancy. «C’est un choix responsable et en toute transparence qui fait suite à l’audit financier du cabinet FCL commandé par le Grand Nancy, mais aussi au rapport de la Chambre régionale des comptes, qui font tous deux état d’une situation financière tendue.» Bilan des courses : «le coût des travaux de renouvellement de la ligne 1 mettrait en effet en péril la conduite des politiques publiques, telles que la transition écologique, la rénovation urbaine ou les solidarités. À cela s’ajoute la crise sanitaire, qui bouscule les habitudes de déplacement, notamment, en termes de transports collectifs». Transitions toutes donc et le seul tramway métropolitain ne semble donc plus être le cœur des préoccupations en matière de mobilités dans l’agglomération nancéienne. Place à une nouvelle ère ? Peut-être ! Du côté de la Métropole du Grand Nancy, c’est une refonte totale de la politique des mobilités qui est aujourd’hui en marche. «C’est avec un nouveau regard qu’il faut envisager le futur tram, dans le cadre de la refonte globale du réseau des transports en commun à l’échelle du bassin de vie. L’ambition d’un tram ferré reste donc d’actualité.» On l’aura compris, pas d’abandon (pour le moment) mais un report. Le tram actuel (sur pneus) va arrêter de circuler à l’horizon 2023, d’où la nécessité l’an passé pour l’ancienne majorité de trouver une solution et aussi dela décision prise de budgéter les travaux de rénovation de la ligne 1 (déclaré d’utilité publique l’an passé).

Assises de la mobilité au printemps

«Le futur tramway est toujours envisagé mais dans le cadre d’une refonte globale du réseau des transports, à l’échelle du bassin de vie. Il faut un tram connecté dans le cadre d’un partenariat renforcé entre la Métropole, les territoires du Sud 54 et la Région Grand Est», assure la Métropole du Grand Nancy. Cette refonte globale passe par un nouveau plan des mobilités qui devrait être présenté à l’automne prochain. Les grandes lignes annoncées sont : un réseau de transport repensé avec le délégataire Keolis «afin d’être plus efficace et plus solidaire pour les habitants des vingt communes du Grand Nancy», quatre lignes de transports en commun structurantes «pour répondre aux besoins de desserte (Brabois, universités,…) avec vingt kilomètres supplémentaires de voies réservées», davantage de parkings-relais aux différentes entrées de la métropole «connectés à des lignes de transport pour rejoindre facilement le cœur de l’agglomération», un plan vélo ambitieux «avec 200 km de voies cyclables et sécurisées», une politique d’aménagement en faveur des piétons «en développant la piétonisation des zones apaisés. » Cette nouvelle voie annoncée passera par une large concertation des habitants et des différents acteurs concernés. Des Assises de la Mobilité sont annoncées pour le printemps prochain.