Grand Laonnois : le covoiturage du quotidien se développe
Associées à Blablacar Daily depuis un an, les quatre intercommunalités du Grand Laonnois tirent un premier bilan positif de l'expérimentation pour développer le covoiturage du quotidien. Sur cette période, le nombre de covoitureurs pour ces trajets du quotidien, notamment liés au travail, est passé de 1444 à 1891. Ce partenariat est renouvelé pour cette année.
Il y a un an, les quatre intercommunalités du Grand Laonnois (Pays de Laon, Pays de la Serre, Champagne Picardie et Chemin des Dames) décidaient pour la première fois de s'associer dans un partenariat avec Blablacar Daily afin de développer le covoiturage du quotidien. Un premier bilan présenté à Bouconville-Vauclair mardi 21 janvier, montre que le nombre de covoitureurs inscrits sur la plateforme a augmenté au sein du Grand Laonnois, passant de 1444 au 1er janvier 2024 à 1891 au 1er janvier 2025 et le nombre d'inscrits passait de 5553 à 6946.
«Il était nécessaire de s'engager dans ce projet qui favorise la mobilité, ce qui est important pour les demandeurs d'emploi sur un territoire où la voiture est souvent le moyen préférentiel de déplacement, explique Eric Delhaye, président de l'agglomération du Pays de Laon. Fort de cette expérimentation, nous avons décidé de la renouveler pour cette année. Sur les dix premiers mois de 2024, près de 113 000 km ont été financés et 3600 déplacements. Au démarrage, on voyait se développer des trajets entre notre territoire et d'autres à savoir des grandes villes comme Saint-Quentin, Soissons, Reims. Et au fur et à mesure, on a vu se multiplier des déplacements plus courts effectués à l'intérieur de notre territoire».
Les déplacements vers Saint-Quentin et Soissons en tête
Les déplacements entre les territoires du Grand Laonnois représentent 20% du total et ceux à l'intérieur du territoire de l'agglomération du Pays de Laon représentent un tiers des déplacements. Les déplacements sont essentiellement liés au travail, effectués ainsi du lundi au vendredi, dès les premières heures du matin et au soir pour les retours. «Nous voulions justement favoriser ces déplacements domicile-travail et donc financer cette opération, aussi aidée par l'Etat à 50%, précise-t-il. Sur un trajet pour un passager, nos collectivités donnent 0,75€ au conducteur, l'Etat donne la même chose et puis le passager donne lui 0,50 € donc le conducteur est rémunéré jusqu'à trois euros maximum en fonction de la distance».
La participation financière des acteurs publics s'avère indispensable pour développer ce covoiturage du quotidien. «Plus de 80% des trajets domicile-travail font moins de 40 km, et le coût ressenti n'est pas assez élevé pour inciter au covoiturage donc ce modèle nécessite une participation financière publique», révèle Fanny Richard, directrice régionale Nord Est chez Blablacar Daily. Pour Alain Lorain, président de la Champagne Picarde, «c'est grâce à ça qu'on gagnera la bataille de la mobilité en milieu rural, nous voudrions aussi développer cela pour autre chose que le travail comme pour aller chez le médecin ou faire ses courses».
Le développement de ce covoiturage du quotidien dans le Grand Laonnois via Blablacar Daily est aussi passé par une implication des entreprises qui en ont fait la publicité auprès de leurs salariés. L'entreprise laonnoise Fruits Rouges & Co a par exemple joué le jeu et promu l'application auprès de ses salariés, même chose pour l'hôpital de Laon ou encore l'agence France Travail qui présente cette solution comme un moyen de lever un frein à la mobilité. Reste désormais pour Blablacar Daily à convaincre d'autres territoires afin de développer ce mode de transport davantage encore dans nos campagnes. Dans les Hauts-de-France, la communauté d'agglomération du Beauvaisis, la communauté de communes Haute-Somme ou encore Artois Mobilité sont partenaires.