Grand Hôtel de la Reine de Nancy : en route vers les 5 étoiles...

Cela tape dans le dur, du moins les bruits distinctifs perçus aux abords du bâtiment le confirment mais un trompe l’œil géant courant tout du long de l’édifice ne permet pas de distinguer l’ampleur du chantier sur les deux bâtiments Alliot et Lyautey, classés XVIIIe et XIXe. Depuis la mi-octobre le Grand Hôtel de la Reine de Nancy fait l’objet d’une vaste opération de rénovation dont l’objectif principal est de permettre à cet établissement mythique de la place Stanislas de Nancy d’afficher le label 5 étoiles. La durée de l’ensemble des travaux est estimée à deux ans et demi pour une ouverte envisagée, si le calendrier du chantier est suivi, pour 2027.

«Il y a une attente pour ce type de produit 5 étoiles. C’est un important moteur en termes d’attractivité pour la ville et la métropole. Cela va permettre de toucher une nouvelle typologie de clientèle aussi bien en matière de tourisme de loisirs et de détente, notamment transfrontalière mais également étrangère adepte de ce type d’établissements que de tourisme d’affaires sans oublier la clientèle locale et régionale. Ce futur 5 étoiles, qui n’est pas un Palace, n’est pas là pour cannibaliser l’offre hôtelière déjà existante, c’est un élément phare de son renforcement», assure Franck Muratet, adjoint au maire de Nancy délégué à l’attractivité et au rayonnement.

© Adeline Schumacker - Métropole du Grand Nancy. Les grilles Jean Lamour, située aux abords du Grand Hôtel de la Reine sur la place Stanislas, ont été déposés à la fin de l’année dernière.

La ville de Nancy, propriétaire de l’établissement, fait partie du trio de maîtres d’ouvrage avec la Société Grand Hôtel de la Reine (groupe Ferré Hôtels) et la société Louis XV exploitant le restaurant et le bar éponyme (tous les deux aujourd’hui déménagés pendant la durée des travaux au sein du Palais du gouvernement de la place de la Carrière).

400 micropieux en vue

Trois maîtres d’ouvrage, trois bases de vie de chantier sur un périmètre restreint et autant d’entreprises mandatées par chaque maîtrise d’ouvrage, un chantier déjà complexe dans son articulation et sa coordination. «Il est certain qu’il faut faire preuve d’intelligence collective pour mener à bien cette opération. Nous nous réunissons une fois par semaine pour tout coordonner», assure l’élu nancéien.

9,4 M€ d’investissement sont annoncés par la ville en charge de toute la partie clôt couvert. Elle comprend la reprise des fondations actuelles des bâtiments. Plus de quatre cents micropieux seront mis en place histoire d’opérer ce renforcement, aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur, sur un sol marécageux caractéristique de la place Stanislas. Plusieurs établissements présents sur la place ont d’ailleurs déjà connu ce type de renforcement de leur fondation à l’image du musée des Beaux-Arts.

Ces opérations sont annoncées pour cette année pour une durée d’environ un an avec une reprise des fondations intérieures et de la structure des planchers. Dans le même temps, une verrière sera construite dans la cour intérieure et la façade sera également le théâtre d’une reprise. Ces phases de travaux réalisées, viendra alors l’importante opération des travaux d’aménagement intérieur de l’hôtel, partie de la Société Grand Hôtel de la Reine.

Un spa ouvert à tous

Cette dernière, tout comme sa consœur Louis XV ne fournissent aucun montant d’investissement. Le chiffrage s’imagine aisément comme important. À la base du premier projet de rénovation, présenté suite à un premier accord en 2015 entre la ville de Nancy et la Société Grand Hôtel de la Reine, le doublement de la capacité de l’hôtel (soit une centaine de chambres au total) avait été envisagé.

© Adeline Schumacker - Métropole du Grand Nancy. Les travaux sont annoncés pour une durée de deux ans et demi.

Après plusieurs péripéties lors des tous premiers travaux en 2018 (interruption du fait de la crise sanitaire de la Covid-19 et un chantier de désamiantage sous-estimé par la suite ayant entraîné des procédures juridiques), un avenant au protocole d’accord de 2015 est signé au début de l’année 2023. Il redéfinit les contours du projet qui aujourd’hui commence sa concrétisation. Le projet de roof top (bar et restaurant sur le toit) envisagé est abandonné et les chambres d’hôtels seront uniquement présentes dans le bâtiment Alliot. Cinquante-six chambres sont annoncées.

Un spa (ouvert à tous) situé dans le bâtiment Lyautey, un restaurant d’une centaine de couverts et un bar avec mezzanine et des salles de séminaires viendront compléter l’offre du futur 5 étoiles.

«Aujourd’hui, nous sommes en plein dedans avec une importante phase de désamiantage et de curage. C’est une phase préliminaire assez longue», assure Charles Simpson, le directeur du Grand Hôtel de la Reine. Les travaux d’aménagement pourraient alors intervenir à l’été 2026. En 2027, Nancy devrait, en toute logique, avoir son 5 étoiles.