Grâce au GIE Opale achats,Capécure mutualise ses achats

Un même métier, un même secteur géographique : forts de leur identité et de leur poids économique, une cinquantaine de professionnels de la filière pêche du Boulonnais se sont groupés pour former un GIE. Leur but : mutualiser leurs achats, obtenir de meilleures conditions tarifaires ou une plus grande qualité de service auprès de leurs fournisseurs habituels, mais aussi faciliter l’introduction de nouvelles technologies.

Thierry Lampe, chargé de mission du GIE Opale achats (à gauche), et Aymeric Chrzan, secrétaire général du Syndicat des mareyeurs boulonnais et du Syndicat national des saleurs-saurisseurs.
Thierry Lampe, chargé de mission du GIE Opale achats (à gauche), et Aymeric Chrzan, secrétaire général du Syndicat des mareyeurs boulonnais et du Syndicat national des saleurs-saurisseurs.

 

Thierry Lampe, chargé de mission du GIE Opale achats (à gauche), et Aymeric Chrzan, secrétaire général du Syndicat des mareyeurs boulonnais et du Syndicat national des saleurs-saurisseurs.

Thierry Lampe, chargé de mission du GIE Opale achats (à gauche), et Aymeric Chrzan, secrétaire général du Syndicat des mareyeurs boulonnais et du Syndicat national des saleurs-saurisseurs.

Etre à la direction d’une PME – a fortiori d’une TPE – et disposer des capacités de négociation d’un groupe de 2 000 personnes : c’est sur cette idée simple, directement inspirée par le vieil adage ‘l’union fait la force’, explique Aymeric Chrzan, secrétaire général du Syndicat des mareyeurs boulonnais, que des chefs d’entreprise novateurs du port de Boulogne-sur- Mer ont décidé de fonder un groupement d’intérêt économique, avec l’objectif d’économiser des frais généraux sur le plus grand nombre de postes possible, sans interférer sur le coeur de métier des adhérents.” La Dreale (ex-Drire), suite à l’appel à projets pour l’utilisation de l’information stratégique (Ulis), et l’agence Boulogne développement ont participé financièrement au démarrage de cette structure en 2008.
Au 1er janvier 2012, le GIE Opale achats, présidé par David Lahoche (SN Dolléans, 20 salariés), regroupe 49 entreprises employant un total de 2 500 salariés et réalisant un chiffre d’affaires cumulé de 800 M€ : mareyeurs, saleurs-saurisseurs, négociants et transformateurs de produits de la mer. Bien sûr, la structure promet à ses adhérents une parfaite transparence et une stricte neutralité. L’animateur recruté, Thierry Lampe, n’a aucun lien historique, technique ou géographique avec les professionnels concernés. Et le GIE ne pouvant ni vendre ni commander, les responsables d’entreprises gardent toutes leurs prérogatives.

Des économies d’échelle substantielles. Déjà, treize dossiers ont fait l’objet d’un référencement fournisseur : fournitures de bureau et mobilier, étiquettes, matériel de manutention, équipements de protection individuelle, vêtements de travail, analyses microbiologiques, collecte et valorisation des déchets, protection incendie, électricité et efficacité énergétique, audit assurances, communication, nettoyage propreté, livraison de boissons, formations, ou matériels de pesage. Les utilisateurs sont convaincus et reconnaissent, selon les dossiers, des économies de 5 à 50%. “J’ai divisé par deux mes factures de vêtements de travail et de produits d’entretien avec le même fournisseur, soit une économie de 2 000 € en 2011”, aff irme par exemple Joël Sueur, directeur de la société de filetage LPB qui emploie 18 salariés. “Je ne suis pas loin des 20 000 € d’économies”, surenchérit le traiteur de la mer Alain Ducamp, patron d’Océan délices (40 salariés), tandis que le PDG d’une unité de transformation agroalimentaire en produits ultrafrais de 60 salariés reconnaît un gain annuel de 10 000 €. Au-delà des conditions tarifaires, est également négociée une meilleure qualité de service (livraison, aprèsvente, réactivité…).

Des échanges d’expériences. “Nos adhérents les plus petits n’ont pas le temps de s’informer et de négocier le prix de leurs étiquettes, explique Aymeric Chrzan, et les plus gros apprécient que leur responsable de site puisse se reconcentrer sur ses missions essentielles.” Concrètement, au cours d’une dizaine de réunions annuelles et d’un salon des exposants, sont ainsi étudiés des logiciels de suivi de consommation d’eau et d’énergie, des éoliennes d’entreprise, des systèmes d’éclairage à moindre coût compatibles avec des ambiances de froid et d’humidité (Led), des moyens de recycler le polystyrène des emballages ou des outils de découpage des palettes en bois. “Car, précise le président du Syndicat des mareyeurs, Joël Pichon (JP marée, 48 salariés), notre second objectif est de faciliter l’introduction dans la corporation de nouvelles technologies.” Une structure originale qui a acquis, pour négocier avec ses fournisseurs, la taille et le poids des plus grosses entreprises de sa région !