Grâce à un GIE, 62 entreprises mutualisent leurs achats
Un même métier, un même secteur géographique : fortes de leur identité et de leur poids économique, 62 entreprises de la filière pêche du Boulonnais sont aujourd’hui regroupées dans un GIE. Leur but : mutualiser leurs achats, obtenir de meilleures conditions tarifaires ou une plus grande qualité de service auprès de leurs fournisseurs habituels, mais aussi faciliter l’introduction de nouvelles technologies.
«Etre à la direction d’une PME – a fortiori d’une TPE – et disposer des capacités de négociation d’un groupe de 2 000 personnes : c’est sur cette idée simple, directement inspirée par le vieil adage selon lequel l’union fait la force, que des chefs d’entreprise du port de Boulogne ont décidé de fonder, il y a quatre ans, un groupement d’intérêt économique, avec l’objectif d’économiser des frais généraux sur le plus grand nombre de postes possible, sans interférer sur le cœur de métier des adhérents”, explique Aymeric Chrzan, secrétaire général du Syndicat général des mareyeurs de Boulogne-sur-Mer.
A la date de son assemblée générale, le 28 octobre, le GIE Opale achats, présidé désormais par Hervé Diers (salaison maritime JC David), regroupe 62 entreprises employant un total de 2 200 salariés et réalisant un chiffre d’affaires cumulé de 800 M€ : mareyeurs, saleurs-saurisseurs, négociants et transformateurs de produits de la mer. Bien sûr, la structure promet à ses adhérents une parfaite transparence et une stricte neutralité. L’animateur, Thierry Lampe, n’a aucun lien historique, technique ou géographique avec les professionnels concernés. Et le GIE ne pouvant ni vendre ni commander, les responsables d’entreprise gardent toutes leurs prérogatives.
Le GIE (www.gie-opale-achats.fr) propose aujourd’hui les produits ou services de quelque 33 fournisseurs référencés au cours de l’année 2014. Les achats gérés par le GIE dépassent les 2 millions d’euros. Chaque entreprise adhérente a réalisé, durant les douze derniers mois, entre 5 et 10 000 € d’économies sur ses frais généraux.
Cela concerne un tas de domaines bien différents : fournitures de bureau et mobilier, étiquettes, matériel de manutention, équipements de protection individuelle, vêtements de travail, analyses microbiologiques, collecte et valorisation des déchets, protection incendie, électricité et efficacité énergétique, audit assurance, communication, nettoyage propreté, livraison de boissons, formations, matériels de pesage. Au-delà des conditions tarifaires, est également négociée une meilleure qualité de service (livraison, après-vente, réactivité…). «Pour 2015, prévoit déjà Thierry Lampe, nous étudierons quatre dossiers : la fourniture d’énergie, les emballages, les mutuelles et l’assurance-crédit.»
Le service fait l’unanimité. «Nos adhérents les plus petits n’ont pas le temps de s’informer et de négocier le prix de leurs étiquettes, explique Aymeric Chrzan, tandis que les plus gros apprécient que leur responsable de site puisse se reconcentrer sur ses missions essentielles.» Une structure originale qui a atteint, pour négocier avec ses fournisseurs, la taille et le poids de la plus grosse entreprise privée du Boulonnais.