Golfe de Gascogne: la Marine nationale veille au respect de l'interdiction de pêche

"Ils nous voient, on les voit": à bord d'un Falcon 50, cinq militaires de la Marine nationale survolent, à basse altitude, les eaux du golfe de Gascogne pour faire respecter l’interdiction de pêche destinée à...

Un officier de la Marine Nationale de la flottille 24F surveille avec des jumelles les bateaux de pêche naviguant dans le golfe de Gascogne depuis un avion Falcon 50, le 5 février 2024 © LOIC VENANCE
Un officier de la Marine Nationale de la flottille 24F surveille avec des jumelles les bateaux de pêche naviguant dans le golfe de Gascogne depuis un avion Falcon 50, le 5 février 2024 © LOIC VENANCE

"Ils nous voient, on les voit": à bord d'un Falcon 50, cinq militaires de la Marine nationale survolent, à basse altitude, les eaux du golfe de Gascogne pour faire respecter l’interdiction de pêche destinée à éviter les captures accidentelles de dauphins. 

A bord de l'aéronef, qui a décollé lundi de la base de Lann-Bihoué (Morbihan), des marins, armés d'appareils photo et d'ordinateurs portables, scrutent les eaux calmes du golfe de Gascogne à travers les hublots. 

"On ne va pas pouvoir voir ce que les pêcheurs mettent à l'eau, quels types d'apparaux ils ont à l'eau. On va juste pouvoir dire s'ils sont en pêche ou en transit", explique à l'AFP le lieutenant de vaisseau Dany, chef de bord du Falcon. "S'ils mettent un appareil de pêche à l'eau, on va juste pouvoir dire qu'il est en pêche". 

C'est le Centre national de surveillance des pêches (CNSP) qui dira par la suite si le navire est autorisé à pêcher, avec quel type d'engin de pêche. 

Depuis le 22 janvier et jusqu'au 20 février inclus, la pêche est interdite dans le Golfe de Gascogne pour quelque 450 navires, pour éviter les captures accidentelles de dauphins et marsouins.

L'interdiction ne s'applique pas à tous les bateaux mais seulement à ceux de huit mètres ou plus équipés de certains filets (chalut pélagique, chalut bœuf de fond, filet trémail, filet maillant calé, senne pélagique).

Le Falcon 50, un avion qui "va très vite" permet de surveiller, plusieurs fois par semaine, "des zones qui sont assez énormes", souligne le chef de bord. "Aujourd'hui, par exemple, on a eu un vol de trois heures, avec à peu près deux heures sur zone, on a couvert 28.000 km2."

Les opérateurs de bord prennent des photos, notent les navires présents en mer et les comparent avec les données AIS (Automatic identification system) émises par les navires pour éviter les collisions en mer.   

- "Pas de flagrant délit"-

"On passe assez bas, du coup, on est vus, ils nous voient, on les voit, la zone est contrôlée. Ça fait partie de la posture permanente de sûreté maritime. En permanence, tous les jours, dans l'idéal, il y a des avions qui couvrent les approches françaises", a souligné le lieutenant de vaisseau Dany. 

Ces missions ont "un rôle pédagogique où on vient expliquer les arrêtés, informer, parce que, parfois, on a des pêcheurs qui sont mal informés", explique Alexandre Busch, capitaine de frégate de la flottille 24F.

"Donc il y a un rôle à la fois un peu pédagogique et de formation. Et puis, aussi, un rôle de protection. (...) On peut aller jusqu'à l'établissement d'un procès-verbal pour lutter contre la fraude." 

Lundi, sur quinze navires de pêche contrôlés, "il n'y a pas eu de flagrant délit, pas d'infraction relevée", souligne le lieutenant de vaisseau Dany, après son retour à Lann-Bihoué. 

"Ce qu'on constate depuis quelques semaines, c'est que l'activité de pêche est beaucoup plus faible qu'à l'accoutumée."

Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a assuré mardi que les engagements pris allaient "être tenus", confirmant des indemnités à hauteur de "80 à 85%" du chiffre d'affaires pour les pêcheurs contraints de rester à quai.

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