Glucksmann: "Nous ne sommes pas condamnés au duel Macron-extrême droite"

"Votre comédie ne marche plus": la tête de liste du Parti socialiste Raphaël Glucksmann a accusé dimanche le camp présidentiel d'entretenir un "duel Macron-extrême droite" pour les élections européennes, une stratégie unanimement dénoncée par l'opposition...

Le candidat du Parti socialiste Raphaël Glucksmann aux élections européennes, le 10 mars 2024 en meeting à Lyon © JEAN-PHILIPPE KSIAZEK
Le candidat du Parti socialiste Raphaël Glucksmann aux élections européennes, le 10 mars 2024 en meeting à Lyon © JEAN-PHILIPPE KSIAZEK

"Votre comédie ne marche plus": la tête de liste du Parti socialiste Raphaël Glucksmann a accusé dimanche le camp présidentiel d'entretenir un "duel Macron-extrême droite" pour les élections européennes, une stratégie unanimement dénoncée par l'opposition et qui interroge jusqu'au sein de la majorité.

"Les communicants macronistes vont tout faire pour re-nationaliser le débat, tout faire pour encore une fois nous rejouer le match Macron-Le Pen, tout faire pour kidnapper à nouveau les élections et nous enfermer à nouveau dans l'appel au barrage", a lancé M. Glucksmann devant un millier de militants lors d'un meeting à Lyon.

Mais "nous ne sommes pas condamnés au duel Macron-extrême droite", a insisté la tête de liste PS-Place Publique.

S'adressant directement aux "stratèges" du président, il a ajouté: "Votre comédie ne marche plus, cela ne fonctionnera pas. Vous n'êtes pas un barrage, vous êtes un marchepied ! Vous aviez promis de faire baisser le Rassemblement national, et il n'a jamais été aussi haut qu'aujourd'hui".

"Le match qui compte, c'est d'abord celui qui oppose la droite conservatrice et nous, la gauche sociale-démocrate", a-t-il lancé, dans une allusion aux deux principaux groupes du Parlement européen.

"Je veux qu'on parle d'Europe partout" car ces élections sont "sans doute les élections européennes les plus importantes de l'Histoire", a-t-il estimé. 

Mise en garde de Bayrou

La guerre en Ukraine "ne se limite pas aux frontières de l'Ukraine. Elle n'a pas du tout pour objectif le Donbass ou la Crimée. Ce sont nos démocraties qui sont les cibles", selon lui.

La France doit prendre "le leadership sur le front européen de résistance à l'invasion", a-t-il ajouté, alors que le Premier ministre Gabriel Attal doit défendre mardi devant les députés l'accord de sécurité franco-ukrainien du 16 février. Le débat sera suivi d'un vote symbolique.

Le président Macron a récemment "rompu dans les mots avec le poutino-pacifisme", a raillé le dirigeant socialiste. Mais ce qu'il faut, ce n'est pas "un débat littéraire sur l'hypothétique envoi de soldats que les dirigeants ukrainiens ne demandent pas" mais "qu'enfin la France cesse d'être à l'arrière-garde de la solidarité avec l'Ukraine", a-t-il affirmé.

D'autres voix à gauche ont dénoncé dimanche un "duo" entre majorité et Rassemblement national, au lendemain du premier meeting de la majorité lors duquel la plupart des orateurs, dont la tête de liste Valérie Hayer, ont réservé leurs attaques au RN.

"Je trouve que la majorité fait une erreur parce qu'en faisant ça, ils font beaucoup de pub au Rassemblement national, sa tête de liste. Et en installant un duel (...) c'est une manière de faire monter l'extrême droite", a estimé le patron des communistes, Fabien Roussel, sur Europe 1 et CNews.

"Je dénonce cette confiscation", a renchéri sur RTL le coordonnateur de La France insoumise, Manuel Bompard, appelant les électeurs à "déjouer ce duo". 

Au sein de la majorité, le président du MoDem François Bayrou a adressé une mise en garde. "Je ne crois pas que la solution soit de faire du Rassemblement national le seul sujet de la campagne électorale. Je pense que d'une certaine manière, c'est lui faire un cadeau", a-t-il déclaré sur BFMTV.

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