Getlink : Petit coût de jus au Tunnel

Le concessionnaire du Tunnel sous la Manche Getlink a affiché ses résultats le 30 janvier dernier à Coquelles. Avec des chiffres contrastés, le groupe enregistre, via sa filiale ElecLink, la perte de la moitié de son activité dans le transport d’électricité entre la France et la Grande-Bretagne.

L'entreprise poursuit sa croissance sur ses marchés traditionnels et éprouve la volatilité de son activité «énergétique». © Getlink
L'entreprise poursuit sa croissance sur ses marchés traditionnels et éprouve la volatilité de son activité «énergétique». © Getlink

Les résultats 2024 des trafics Transmanche se poursuivent sur la Côte d’Opale. Après le port de Calais-Boulogne-sur-Mer, voici ceux que le concessionnaire du Tunnel sous la Manche Getlink a affiché le 30 janvier dernier à Coquelles. L'entreprise poursuit sa croissance sur ses marchés traditionnels et éprouve la volatilité de son activité «énergétique». L’an dernier, le groupe a affiché un chiffre d’affaires de 1,61 milliard d’euros en baisse de 12% par rapport à 2023. «Du fait de la baisse de la contribution d’ElecLink» indique sobrement le communiqué du groupe franco-britannique.

ElecLink dévisse

La filiale du groupe, qui gère l‘infrastructure des câbles qui passent dans le Tunnel, dévisse en effet de 50 % à 280 millions d’euros (contre 558 millions en 2023). L’activité a été suspendue en septembre dernier «suite à la détection d’un dysfonctionnement de l’interconnecteur». Conséquence, le chiffre d'affaires d’ElecLink au quatrième trimestre a dégringolé à 19 millions d’euros contre 132 millions sur la même période en 2023… La direction se veut toutefois rassurante : «ElecLink a poursuivi la commercialisation de sa capacité d’interconnexion pour l’exercice 2025. Au global, au 31 décembre 2024, le groupe a d’ores et déjà vendu 74% de sa capacité 2025 et sécurisé près de 159 millions d’euros de chiffre d’affaires, sous condition de la livraison effective du service à partir du 10 février 2025, date de remise en service attendue».

Sur ses autres activités, le groupe pourrait avoir d’autres sujets d’inquiétude : si Eurotunnel croît de 3 % à 1,16 milliard d’euros, l’activité navette est en baisse de 1% sur les camions et 2% sur les passagers. Getlink pointe «une concurrence intense des compagnies de ferrys dont certaines dérogent aux modèles sociaux appliqués en France et au Royaume-Uni». Le quatrième trimestre 2024 est toutefois en progression. Chez Europorte, la filiale dédiée aux autres infrastructures ferroviaires, la croissance est forte avec +12 % à 168 millions d’euros.

Un chiffre d'affaires en baisse de 12% mais…

Au final, le groupe annonce sa confiance dans la capacité à atteindre un EBIDTA (bénéfice avant impôt, amortissements et intérêts) en 2024 «compris entre 780 et 830 millions d’euros». Yann Leriche, directeur général du groupe, s’est expliqué sur l’année 2024. «Le chiffre d’affaires du groupe baisse de 12%, conséquence de la normalisation attendue des marchés de l’électricité et de la suspension de l’activité d’ElecLink au dernier trimestre», constate Yann Leriche. Pour autant, «La bonne performance des activités du groupe et d’ElecLink sur les neuf premiers mois de l’année, conjuguée à la maîtrise de nos coûts, nous permettent de confirmer la fourchette fixée pour l’objectif d’EBITDA du Groupe en 2024» conclut-il.