Gesway solutionslance le stylo PDF
Numériser et transmettre par la connexion Internet Bluetooth la facture à la comptabilité du client, c’est la prouesse réalisée par une PME de la Haute- Borne à Villeneuve d’Ascq. Gesway solutions s’ouvre ainsi un nouveau marché essentiellement tourné vers le BTP, mais avec bien des niches possibles.
Voilà une application facile à tester lors d’un salon : le visiteur rempl i t une facture spécimen sur un imprimé spécial avec le gros stylo noir PDF et vérif ie sur ordinateur ou par portable auprès de lsa secrétaire qu’elle est bien arrivée. Quel client cela n’intéresse-t-il pas ? Immédiatement viennent à l’esprit d’autres applications puisque la dite facture n’est rien d’autre qu’un f ichier utilisable à l’infini. Toutes les opérations centrées autour de lui sont raccourcies, y compris l’archivage. C’est un jeu d’enfant à condition – le directeur de Gesway et diffuseur du stylo PDF prévient –, que la facture soit correctement remplie et la signature identifiable. Comme aux mots croisés, il faut être appliqué et écrire bien au centre des cases en appuyant (un peu plus fort que d’habitude) sur le stylo. Pour l’instant, cet objet magique au look des années trente n’est pas à vendre mais à louer 30 à 40 € par jour et par stylo. Faites le calcul : si une PME en dote dix de ses techniciens, vous multipliez par autant le prix de la location, soit 300 ou 400 €. Mais quel temps gagné et quelle simplicité de fonctionne-ment interne par la suite.
Une croissance avisée. Gesway a connu plusieurs époques avant d’en arriver là. Et son histoire annonce d’une certaine manière cette innovation 100% développement durable. Oui , déve loppement durable car elle gomme toute une série d’étapes énergivores, son bilan carbone se résumant à son unique process, pas plus. Après ses quatre premières années consacrées à la gestion d’entreprises par informatique, en 2000 Gesway amorce un premier virage en ne s’adressant plus qu’à quelques métiers. Autant d’entreprises auxquelles elle offrait des solutions de gestion, mais le procédé était lourd et coûteux. Ce qui explique qu’aujourd’hui, cette PME revienne aux seules entreprises du BTP qui f iguraient parmi ses clients les plus anciens. Une première plate-forme, NMD, datant de 1990 rachetée ensuite par Microsoft, avait été utilisée, suivie en 2003 (modernisation oblige), par Navibat, cette fois création de Gesway. Etienne Pruvost sourit : “On voyait grand à l’époque…” Se dégage une clientèle de 300 clients installés, des PME de 50 à 500 salariés, avec une vocation internationale touchant, via la clientèle, 25 pays. Gesway était aussi distributeur en France mais pas à plus de trois heures de route de la métropole, donc se limitant au Benelux et au grand Nord avec un peu de Suisse et d’Afrique du Nord. En 2005, Gesway ajoute à son arc une seconde corde avec NaviOne, gestion d’affaires, c’est-à-dire maintenance industrielle, ingénierie, machines spéciales, EDF, solaire, etc. Puis une troisième corde avec Demarle, vente en réunion : une activité très pointue dans les systèmes de régénération complexes, très “up to date”. Enfin une quatrième activité depuis 2009, par le rachat à Creil de Progib, spécialisée dans le génie climatique et électrique. On arrive donc à la taille d’un groupe via la multiplication des points de croissance, ce qui permet à Gesway d’atteindre son but : grandir et être présent sur Paris.
Rapidité, flexibilité… Le lien entre toutes ces activités dans l’esprit d’Etienne Pruvost ? “Il fallait à ces activités de service des solutions mobiles. On en a essayé plusieurs, certaines sont encore présentes, par exemple le Pocket PC. Mais à 2 000€ pièce, à part les contrôleurs SNCF, peu peuvent en acheter beaucoup et c’est vite obsolète, c’est petit, ça n’intéresse que 2 à 3% des entreprises. Et on a découvert le stylo !” Cette technologie venait du grand Nord. Avec “Anoto” – c’est son nom –, les délais de facturation se raccourcissaient : deux jours pas plus ! Etienne Pruvost ajoute un bémol : “Mais le développement des solutions mobiles est délicat en France car pas toujours adaptées aux activités des entreprises.” Certes, mais les premiers pas sont encourageants à l’entendre… “Le procédé s’est considérablement amélioré, on est à l’échelle d’un message transmis en deux minutes et plus en deux jours. On passe par un téléphone tout simple qui doit disposer de l’option 3G, ça devient un PDF transmissible à l’infini. Et 90% des clients veulent un mail très vite, le fichier devient facture grâce à un logiciel. On a fait, là aussi, un contrôle de qualité comme chez Clinitex avant. Chaque document est personnalisé et correspond à un client bien précis, mais il y a d’autres options possibles comme joindre une photo de la pièce cassée qu’il a fallu changer.”