Géocœur, le boîtier mosellan connecté qui sauve des vies

A l’Hôtel du département à Metz, Frédéric Leybold, président de l’Association Française de Premiers Répondants, et Patrick Weiten, président du département de la Moselle, président du SDIS, ancien député, ont lancé officiellement Géocœur, le boîtier qui vise à sauver des vies. Après plusieurs mois de développement, l’AFPR a dévoilé son produit innovant.

Un produit mosellan

Concrètement, comment fonctionne le boîtier connecté ? Il est relié à un serveur, lui-même interfacé avec les services de secours. Si un arrêt cardiaque est signalé proche d’un défibrillateur, ce serveur déclenche les boîtiers Géocœur les plus proches du lieu de l’arrêt cardiaque. Le boîtier va alors émettre un message vocal d’alerte et le gyrophare va se déclencher. C'est l'alliance d'un signal à la fois visuel et sonore qui permet d'attirer l'attention des passants. Ces derniers sont ainsi alertés qu’un arrêt cardiaque a lieu à proximité et peuvent apporter le défibrillateur à l'adresse indiquée en flashant le QR Code. Le délai de première intervention, crucial lors d'un arrêt cardiaque, est alors réduit. Pour garantir une qualité de produit optimale, l’AFPR a choisi de confier la fabrication de Géocœur à la société Cesatec, située à Talange en Moselle. Un choix qui permet à l’AFPR d'être ambassadeurs MOSL et de soutenir les produits fabriqués dans le département. Par ailleurs, le projet est très largement soutenu par le régime local Alsace-Moselle qui a versé une subvention de 130 000 €, permettant de tester Géocœur à l’échelle du département. En effet, 100 communes de Moselle seront prochainement équipées du boîtier connecté, installé au-dessus de défibrillateurs publics. Le projet va bien entendu se déployer au-delà de ces communes pour couvrir une zone plus importante et permettre de sauver plus de vies.

Des défibrillateurs encore sous-utilisés

Cette innovation de santé publique invite à nous pencher sur ces données qui dévoilent une réalité sociétale. En moyenne, les arrêts cardiaques touchent 50 000 personnes par an en France, et le taux de survie ne dépasse pas les 7 %. Afin de pallier ce déficit, de nombreux défibrillateurs sont installés dans des lieux publics. La prise de conscience collective et la loi du 28 juin 2018 incitent les exploitants à s’équiper pour que la mise en place de défibrillateurs sur le territoire français se développe toujours plus. Néanmoins, les arrêts cardiaques ont lieu à domicile dans 80 % des cas. Peu de témoins d’un arrêt cardiaque ont alors accès à un défibrillateur. Il a par ailleurs été constaté qu'en cas d'arrêt cardiaque, les défibrillateurs automatisés externes n'ont qu'1 % de chance d'être utilisés. C'est pour répondre à cette double problématique que l'AFPR a donc conçu Géocœur. Depuis le 21 avril 2021, les employeurs doivent proposer aux salariés, avant leur départ à la retraite, des actions de sensibilisation à la lutte contre l'arrêt cardiaque et aux gestes qui sauvent. Le temps consacré à cette sensibilisation est considéré comme temps de travail et l'action de sensibilisation se déroule pendant l'horaire normal de travail. Elle permet d'acquérir les compétences nécessaires pour assurer sa propre sécurité, celle de la victime ou de toute autre personne, transmettre au service de secours d'urgence les informations nécessaires à son intervention, et réagir face à une hémorragie externe et installer la victime dans une position d'attente adaptée et face à une victime en arrêt cardiaque et utiliser un défibrillateur automatisé externe.

La prévention en entreprise

De nombreux accidents cardiaques se produisent sur les lieux de travail : l'utilisation très rapide et avisée d'un défibrillateur peut réduire significativement la mortalité en permettant une prompte resynchronisation cardiaque. Si la présence d'un défibrillateur sur les lieux de travail n'est pas obligatoire en entreprise, en cas d'arrêt cardiaque, la responsabilité de l'employeur peut être engagée, en vertu de son obligation de protéger la santé physique de ses salariés et cet accident reçoit la qualification d'accident du travail. On estime à quelque 5 % le nombre d’arrêt cardiaque en entreprise sur le nombre global survenant tous les ans dans la sphère professionnelle… Selon la Fédération française de Cardiologie, 46 % des entreprises ont formé leurs salariés aux gestes de premiers secours. Et 7 fois sur 10, des témoins sont présents lorsqu'une personne est victime d'un arrêt cardio-respiratoire mais seulement 40 % d'entre elles appliquent les gestes de premiers secours.

. Association française de Premiers Répondants, 15 route de Manom, 57 100 Thionville.