Gendarme tué lors d'un contrôle routier: Darmanin dénonce un "crime"

La mort d'Eric Comyn, gendarme mortellement blessé par un chauffard récidiviste dans les Alpes-Maritimes le 26 août n'est "pas acceptable" et constitue un "crime", a dénoncé lundi le...

 © Fabien NOVIAL
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La mort d'Eric Comyn, gendarme mortellement blessé par un chauffard récidiviste dans les Alpes-Maritimes le 26 août n'est "pas acceptable" et constitue un "crime", a dénoncé lundi le ministre démissionnaire de l'Intérieur Gérald Darmanin.

"Si la mort fait partie de la vie du gendarme, si elle fait partie de la vie du policier, si elle fait partie de l'uniforme, les conditions de celle-ci ne sont pas acceptables", a lancé M. Darmanin lors d'une cérémonie d'hommage à Nice, en présence de la famille de la victime, de membres de la gendarmerie et d'élus locaux.

"Ce n'est pas un refus d'obtempérer, c'est un crime. Ce n'est pas un fait divers, c'est un fait de société," a poursuivi le ministre, estimant que le gendarme s'était "fait assassiner sur le bord de la route". 

"Ce conducteur n'a pas d'excuses. Il a tué un représentant de l'État et à ce titre, il assassine tout ce qu'il représente, la loi, l'autorité, la patrie".

"La société doit répondre à ces crimes pour qu'ils s'arrêtent enfin, pour que l'on puisse se dire, si quelqu'un ne s'arrête pas devant un représentant de la loi, alors la loi arrête le délinquant avant qu'il ne devienne criminel", a encore dit le ministre.

L'homme qui a fauché l'adjudant Comyn en tentant d'éviter un contrôle routier à Mougins avait déjà 10 condamnations à son casier judiciaire et avait été interpellé deux fois pour conduite en état d'ivresse et/ou sous stupéfiants, selon la justice. Il a été mis en examen et placé en détention provisoire.

Il a estimé "que celui qui porte le bleu, blanc, rouge de son uniforme a davantage de droits que celui qui roule vite, sous alcool ou sous drogue, sans permis, qui terrorise un quartier, qui met en danger ceux qu'il croise, qui fait n'importe quoi, avec une arme par destination, comme cette petite fille si innocente, tuée par un chauffard en moto et qui nous plonge avec ses parents dans un abîme de tristesse".

Le ministre faisait ainsi allusion à une autre drame, survenu non loin de là à Vallauris, où un jeune homme circulant en moto jeudi a mortellement blessé une fillette de sept ans en la percutant sur un passage piéton alors qu'il faisait apparemment une roue arrière.  

"La mort de votre mari nous scandalise et nous révolte", a dit M. Darmanin devant la veuve du gendarme, qui avait publiquement exprimé sa colère après le drame, accusant la France d'avoir tué (son) mari par son laxisme" envers les chauffards récidivistes.

Devant le cercueil recouvert du drapeau tricolore, le ministre a dit entendre cette "immense colère" et souligné que les membres des forces de l'ordre, qui "se reconnaissent en Eric Comyn" (...) "se recueillent aujourd'hui, mais demandent justice demain".

A titre posthume, il a été promu au grade d'adjudant-chef, décoré de la médaille militaire et fait chevalier de la légion d'honneur.

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