Gazettescope
Gazettescope : l’humour et le rire en entreprise, subtile recette…
L’humour donne la permission de bousculer les règles et de transgresser les interdits. Il s’avère être une arme à double tranchant, pouvant déclencher le rire ou le mal-être. Comment amener l’humour en entreprise ? Quelles sont les limites à ne pas franchir ? Éléments de réponse.
Savez-vous qu’un bébé rit en moyenne 400 fois par jour ? Et les plus de 35 ans, seulement 15 fois ? Avec l’âge perdrions-nous toute notion de la bonne humeur, de la nécessité d'exprimer notre besoin de lâcher prise ? Non, bien sûr. N’empêche, par inhibition, par crainte de perdre toute crédibilité devant leurs collègues, de froisser leurs susceptibilités, beaucoup se refusent à faire de l’humour et à rire au travail. Pourtant, l’humour est un excellent outil de cohésion et de socialisation, permettant de créer des liens. Une très sérieuse étude américaine faisait cette analyse : «le rire en entreprise soulage le stress et l’ennui, stimule l’engagement et le bien-être, la créativité, la collaboration, la précision analytique.» Que de qualités et de bienfaits ! Le rire est en effet bon pour le moral, le travail, la productivité.... et la santé physique. Il rend plus performant, est un moyen pour désamorcer et apaiser des situations tendues. L’humour en entreprise, bien entendu, mais pas n’importe comment. Quelques recettes pour l’utiliser à bon escient.
Savoir se moquer de soi-même
Avec ce maître-mot : avant de pouvoir rire avec les autres, il faut être capable de rire de soi. L’autodérision facilite l’acceptation de ses propres limites, défauts, imperfections. Pour détendre l’ambiance, inciter les autres à se relâcher, rien de tel que de commencer par se moquer de soi. Les mauvaises blagues font aussi partie de l’arsenal de l’humour. Lequel, tout particulièrement quand on fait ses premiers pas dans une nouvelle entreprise, devra être testé avec parcimonie, auprès des salariés dont on se sent le plus proche, dont on a le plus confiance. Le temps viendra ensuite pour monter en puissance ! L’humour oral, mais aussi écrit. Maniés avec tact et finesse, les e-mails consensuels et formatés peuvent être égayés de jeux de mots, termes décalés, gifs… On dit souvent que l’humour est lié directement à la culture, l’éducation, la confiance, le goût de l’apprentissage. Comme toute compétence, elle se travaille. Ce n’est en fait que depuis quelques années que ce trait de caractère est pris au sérieux par le monde de l’entreprise, désormais perçu comme une qualité, un savoir-être qui sera apprécié dans une phase de recrutement et dans un collectif. N’oublions pas : l’humour ne doit pas blesser, humilier. Le rire doit rapprocher, non diviser. Ainsi, les subtilités de l’humour au deuxième degré, comme de l’humour noir, du cynisme, peuvent être mal comprises. Il y a là une intelligence émotionnelle et situationnelle à maîtriser. On laissera les derniers mots de ce billet à un maître en la matière, feu Pierre Desproges, virtuose de l’anticonformisme et du sens de l’absurde. Il eut voilà quatre décennies cette pirouette sémantique : «on peut rire absolument de tout, mais pas avec tout le monde.» C’est dit ! Pour apprécier chaque moment de rire, on se souviendra que jusqu’au 16e siècle, il était mal considéré et «vu comme une perversion morale, vulgaire, indécente.» Pourtant, nos ancêtres préhistoriques l'utilisaient déjà, avant l'apparition du langage. À essaimer dans son quotidien donc et à savourer sans modération.