Gazettescope
Gazettescope : et si on se mettait au vert ?
Le vert ? Toute une histoire. D'hier, d'aujourd'hui et de demain. La Moselle verte, ça vous dit ? Et même beaucoup plus loin ? C'est parti !
Le vert est la couleur qui représente le mieux la nature. À son évocation, on imagine aisément et promptement les grandes prairies, les arbres remplis de feuilles… ou tout simplement la pelouse du jardin. Ces douces et agréables pensées, qui fleurent bon les vacances, n’étaient pas forcément d’usage en des temps moyenâgeux. Ainsi, en Moselle, comme ailleurs, le vert était considéré comme la couleur des habits des fous et des sorcières. Les superstitions de jadis en faisaient même une passerelle vers le Malin. Les siècles ont passé. La perception du vert a évolué. Il est toujours banni des théâtres : Molière serait mort sur scène en portant un vêtement de la même couleur. Dans notre XXIe siècle hyper connecté, le vert est devenu populaire et tendance. Ainsi, quand on se promène dans les couloirs du temps à la recherche de son aura, on notera qu’il est considéré, encore de nos jours, comme la couleur du libertinage.
Allez les Verts !
En 2022, les mots verts, cela fait fashion. D’ailleurs, on parle tous et toutes plus ou moins le vert : «avoir la main verte», «être vert de jalousie», «se mettre au vert - on en aurait bien besoin par les temps présents -», «donner son feu vert»… On peut écrire un dictionnaire entier de ces expressions populaires. Le vert, c’est l’espoir, l’apaisement, le hasard, la croissance. Une célèbre équipe de foot française aussi, Saint-Étienne. Le «Allez les Verts !» a largement dépassé le périmètre de la Loire. D’ailleurs, on peut se poser la question de savoir comment une équipe avec un maillot vert a pu être autorisée à fouler un jour une pelouse. Les Italiens ont résolu l’équation : aucune formation de football dans la péninsule transalpine ne sera autorisée à porter une tenue verte à partir de la saison 2022-2023, en Série A - l'élite du ballon rond dans la botte -. Ce n’est pas une blague. Le vert, bien sûr, c’est une couleur politique. Pas toujours très mûre et très adulte en France, certes, mais utile au débat public, sans doute.
La Moselle verte
L’écologie, la défense de la planète, la sauvegarde la biodiversité, l’écocitoyenneté appliquée : c’est bien entendu vital. Remarquons qu’il n’eut pas fallu une pensée et des ambitions électoralistes pour que s’animent sur les territoires les leviers prenant en compte des comportements, des modes de déplacement, de circulation, de consommation verts. Au-delà des dispositifs de soutien multiples, des comités Théodule, l’action verte est depuis belle lurette ancrée dans nos villes et dans nos villages. Acteurs socio-économiques, entreprises, collectivités et tissu associatif y contribuent. En Moselle, cela se mesure au quotidien et souvent dans la discrétion et l'efficacité. Par définition, une couleur n’a pas de frontières. Quoique. On le disait, le vert compose et synthétise le process environnemental. Lequel ne semble pas forcément parvenu jusqu’à la muraille de Chine. Les actuels Jeux olympiques d'hiver de Pékin resteront, comme une aberration, avec leurs quelque 200 millions de litres d’eau utilisés pour créer des pistes de ski artificielles. Le vert serait là plutôt couleur de l’échec, quand on se souvient des engagements qu'avaient suscité la Conférence de Paris sur le changement climatique en 2015. On pourra toujours se dire qu’il n’est pas fort plaisant, ce dans tous les points du globe, de regarder les joutes sportives à la télévision, de saluer, et d'exalter, dans de grands élans nationaux, la réussite de ses champions, en prenant en même temps compte les droits humains et les problèmes de la planète. «Panem et circenses», clamait-on dans la Rome antique. Littéralement, «du pain et des jeux». Le vert, couleur de l’espoir, nous vous disions…
«Fais de ta vie un rêve, et d'un rêve, une réalité» - Saint-Exupéry.