Gazettescope
Gazettescope : ce petit bout de tissu bien vivace…
Elle revient ! La cravate en entreprise. Le cadre nouvelle génération à l’âme startupeuse doit-il la porter ? Quelle place a-t-elle dans le dress code d’un manager hyper connecté ? Pourquoi une telle popularité chez les jeunes ? Tant de questions et d’autres pour un si petit bout de tissu, qui est aussi bien masculin que féminin d’ailleurs !
Fini les claquettes et le short de plage. Avec la rentrée et le retour du boss, revient aussi la tenue correcte au travail. Même pour ceux qui ne sont pas partis, le look estival et la tolérance en période de canicule sont à ranger au placard. Malgré toutes les tendances woke, les envies chez certains de «quiet quitting» (cet acte revendiqué et revendicatif à faire le strict minimum dans le cadre de son travail), une entreprise reste une hiérarchie et un cadre. Sinon, autant élever des chèvres dans le Larzac, larguer les amarres pour faire le tour du monde en voilier, jouer les Robinson Crusoé ou les sherpas de haute montagne. Si dans le milieu de l’entreprise, on assiste à un relâchement strict des obligations vestimentaires, le milieu professionnel n’est pas un espace de folle et débridée liberté stylistique. C’est pour ainsi dire pas plus mal, car anarchie rime mal avec entreprise. Tous les goûts sont dans la nature, certes, mais jusqu'à un certain point, tout de même. D’ailleurs, on parle bien de corps de métier et cela passe par la façon dont on se vêtit. Dans les métiers dits «dangereux», pas trop d’hésitation devant les armoires, il n’est pas question de venir comme vous êtes ! La sécurité et l’hygiène l’emportent sur le désir de mode. Casques, chaussures renforcées, masques de protection et blouses ou bleus de travail habillent les ouvriers du bâtiment ou de l’industrie depuis bien longtemps. Et ailleurs ? Aujourd’hui, les bureaux sont dynamiques, l’organisation agile, les salles de pause décorées de baby-foot. Les codes vestimentaires ont suivi la tendance. Le phénomène du vendredi décontracté est venu des États-Unis, pour laisser place progressivement à des dirigeants «à la cool». Pourtant, dans ces évolutions, il est un petit bout de tissu qui résiste au temps. On le croyait has been, rangé des voitures. On parle de la cravate. Sauf à travailler dans la banque, dans le milieu de la politique, dans le droit ou les assurances, on pensait que son sérieux et son élégance avaient été définitivement supplantés par le trio jean, basket, T-shirt. Qu'il semble loin le temps où la cravate était la reine des bamboches. De plus, une sérieuse étude démontrerait que la cravate serait nuisible pour la santé. Elle compresserait les veines du cou et réduirait l’irrigation du cerveau… Malgré les risques encourus, la cravate séduit 70 % des moins de 30 ans. Ses aficionados sortent des écoles de commerce et d'ingénieurs, de Sciences Po. Médecine et journalisme sont des sphères où elle demeure très prisée. Plusieurs études ont montré que le port du costume-cravate entraînait une modification positive de notre personnalité, d’un renforcement de l’estime de soi. Des tests ont été menés aux États-Unis auprès d’étudiants vêtus pour se rendre à un entretien d’embauche. Les cobayes costumés et cravatés ont obtenu de meilleures appréciations que ceux habillés de façon décontractée. De là à dire que la compétence n’est affaire que de nœud au cou, il y a un pas que nous ne franchirons pas. Alors, cravate ou sans cravate ?