Gaza: l'UE demande des "pauses" pour acheminer l'aide humanitaire

Les dirigeants européens, réunis en sommet à Bruxelles, ont appelé jeudi soir à la mise en place de "couloirs humanitaires" et de "pauses" dans le conflit opposant Israël au Hamas afin de pouvoir répondre...

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen arrive pour un sommet européen à Bruxelles, le 26 octobre 2023 © JOHN THYS
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen arrive pour un sommet européen à Bruxelles, le 26 octobre 2023 © JOHN THYS

Les dirigeants européens, réunis en sommet à Bruxelles, ont appelé jeudi soir à la mise en place de "couloirs humanitaires" et de "pauses" dans le conflit opposant Israël au Hamas afin de pouvoir répondre aux besoins des populations civiles à Gaza.

Les chefs d'Etat et de gouvernement des 27 pays de l'UE ont exprimé leur "plus vive inquiétude concernant la dégradation de la situation humanitaire à Gaza", dans une déclaration définissant une ligne commune après plus de deux semaines de cacophonie sur le sujet.

Ils ont réclamé "un accès humanitaire continu, rapide, sécurisé et non entravé (...) pour aider ceux qui en ont besoin par tous les moyens nécessaires, y compris des couloirs humanitaires et des pauses pour les besoins humanitaires".

"L'unité est notre force", a salué le président du Conseil européen, Charles Michel, sur le réseau social X (ex-Twitter). La déclaration a nécessité des négociations intenses sur les mots employés, les Vingt-Sept recherchant un équilibre entre le soutien à Israël et la solidarité envers les civils de Gaza.

"Il n'y a pas de contradictions entre montrer notre solidarité avec Israël et, bien-sûr, agir pour répondre aux besoins d'aide humanitaire pour les habitants de Gaza", a souligné de son côté la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Le sommet se tenait après qu'Israël eut annoncé être entré pendant quelques heures avec des chars dans la bande de Gaza pour "préparer le champ de bataille" d'une offensive terrestre.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a affiché un soutien sans réserve à cette opération. 

"Israël est un Etat démocratique avec des principes très humanitaires qui le guident et on peut donc être sûr que l'armée israélienne respectera les règles du droit international dans ce qu'elle fait. Je n'ai aucun doute à ce sujet", a-t-il dit.

Conférence pour la paix

Dans une brève déclaration, adoptée à l'issue de cinq heures de discussions, les Vingt-Sept soulignent que l'UE est favorable à l'organisation d'une "conférence internationale pour la paix" qui aurait lieu "prochainement".

Cette idée d'une conférence "dans les six mois à venir" avait été mise en avant par le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, à son arrivée.

Les Vingt-Sept réaffirment par ailleurs "le droit d'Israël de se défendre conformément au droit humanitaire et international". Ils réitèrent leur appel au Hamas pour la "libération immédiate de tous les otages".

Les Vingt-Sept ont tous fermement condamné l'attaque sans précédent lancée le 7 octobre par le Hamas, qui a fait selon Israël au moins 1.400 morts et 224 otages, dont quatre ont été relâchés depuis vendredi soir.

Mais le consensus est moins fort sur la question d'un arrêt des bombardements menés en représailles par Israël sur la bande de Gaza, qui ont tué plus de 7.000 personnes, selon le ministère de la Santé du Hamas qui contrôle ce territoire palestinien.

Cette guerre au Proche-Orient a aussi suscité la crainte chez certains de voir éclipser celle que mène la Russie contre l'Ukraine depuis 20 mois. Et ce, au moment où la crise au Congrès américain a soulevé des questions sur la pérennité de l'aide militaire américaine à Kiev.

Les 27 s'efforcent de rassurer. L'UE continuera à soutenir l'Ukraine "aussi longtemps que nécessaire", affirment-ils dans leur projet de déclaration.

Zelensky plaide pour l'adhésion

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a par ailleurs réitéré son souhait de voir son pays adhérer à l'UE dès que possible, espérant obtenir le lancement des négociations d'adhésion lors du prochain sommet européen mi-décembre.

Cette question doit être envisagée "sous l'angle de la sécurité", a-t-il plaidé jeudi auprès des dirigeants européens qu'il a rejoints par visioconférence. 

"La Russie ne se bat pas aujourd'hui pour rester à Marioupol ou en Crimée, mais pour pouvoir venir à Tartu (en Estonie) ou à Gdansk (Pologne)", a-t-il lancé. 

"La Russie tente de modifier les frontières de l'Ukraine, non seulement pour s'emparer de l'une ou l'autre de nos régions, mais aussi pour modifier toutes les frontières qui ne lui plaisent pas", a-t-il encore affirmé.

Volodymyr Zelensky a assuré que son pays faisait tous les efforts nécessaires pour respecter les critères européens. "Nous comptons sur votre unité en réponse - la décision d'entamer les négociations sur l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne."

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