Gautier Moulron : Scop toujours…
En Scop depuis deux ans et demi, la société Nouvelle Gautier Moulron tient bon la barre et vient tout juste d’investir dans une nouvelle machine devant lui permettre d’aller trouver de nouveaux marchés dans le secteur de la petite série de pièces industrielles. Si la Scop s’avère être un concept positif, il n’en demeure pas moins que l’entreprise est une société comme les autres. Une chose que l’on oublie souvent quand on parle de Scop.
Janvier 2010, la société Gautier Moulron de Nancy, spécialisée dans l’usinage des pièces industrielles, est placée en redressement judiciaire. Huit salariés reprennent l’affaire en Scop «histoire de pérenniser nos emplois», assurait alors Frédéric Nominé, l’un des repreneurs et gérant actuel de la société avec sept autres de ses compagnons. Deux ans et demi après, la Scop tourne toujours et continue d’investir. Depuis trois mois, elle vient de s’équiper d’une nouvelle machine. Un tour à commande numérique trois axes, made in France s’ilvous- plaît, en provenance du constructeur auvergnat Somab (Société de mécanisme et d’automatisme du Bourbonnais), «un investissement qui va nous permettre d’aller chercher de nouveaux marchés dans la petite série». Douze outils peuvent être mis en oeuvre simultanément ou indépendamment permettant ainsi des opérations de fraisage, de perçage ou encore de tournage. Réactivité, efficacité dans le travail accompli, histoire de continuer à satisfaire des clients toujours fidèles à la société nancéienne présente sur la place depuis 1949. «Il est certain qu’avec la conjoncture, le plus important est de garder nos clients actuels. C’est dur pour tout le monde !»
SARL à part entière
Les investissements réalisés, dont notamment un important en novembre 2010 avec l’acquisition d’une machine dite de rectification de siège de soupapes du constructeurs français Newen (basé en Haute-Savoie), permettent d’anticiper la reprise et surtout de positionner Gautier Moulron sur d’autres marchés «mais toujours en gardant notre spécificité d’usinage de pièces et de petites séries». Tout cela n’aurait pu être possible sans l’implication des différents associés de la Scop actuelle. Tableau idyllique de la Scop ? Peut-être, mais comme le souligne Frédéric Nominé «une Scop c’est bien, mais cela demeure une SARL à part entière et cela beaucoup de personnes semblent l’oublier». Comme toute entreprise, la Scop est présente sur l’économie de marché et exposée pleinement à la concurrence. Elle est confrontée à l’impératif de profitabilité (voir page ci-contre). «Et, c’est vrai que c’est parfois difficile à gérer entre les différents associés. Au début, chacun s’investit pleinement. Nous sommes nos propres patrons et tout le monde avance dans le même sens. Mais, c’est comme dans toutes les structures, au fil du temps certains se laissent un peu aller alors il faut remettre les choses à plat. Dans l’ensemble, cela se passe plutôt bien.» Preuve qu’une entente parfaite est parfois délicate à préserver. Des concessions, de l’écoute, du partage… comme dans toutes entreprises et structures humaines. La recette miracle n’existe pas…