Gamescom: bain de foule au top départ du plus grand salon du jeu vidéo

En Mario ou en sorcier et au comble de l'excitation : plusieurs centaines de milliers de joueurs convergent jusqu'à dimanche vers Cologne pour découvrir les blockbusters de la fin de l'année à l'occasion de la Gamescom...

Un affiche à Los Angeles du film "Borderlands", le 6 août 2024, adaptation du jeu de tir éponyme, loufoque et frénétique, dont un quatrième épisode sortira en 2025 © VALERIE MACON
Un affiche à Los Angeles du film "Borderlands", le 6 août 2024, adaptation du jeu de tir éponyme, loufoque et frénétique, dont un quatrième épisode sortira en 2025 © VALERIE MACON

En Mario ou en sorcier et au comble de l'excitation : plusieurs centaines de milliers de joueurs convergent jusqu'à dimanche vers Cologne pour découvrir les blockbusters de la fin de l'année à l'occasion de la Gamescom, grand messe annuelle du jeu vidéo en Europe.

Dès jeudi matin, des milliers de visiteurs arpentaient déjà les allées de la Koelnmesse pour le premier jour d'ouverture du salon au public, jouant parfois le jeu du déguisement en leur personnage préféré? du guerrier Cloud de "Final Fantasy 7" au sorceleur Geralt de "The Witcher". 

Parmi les titres les plus courus cette année, "Monster Hunter Wilds", nouvel épisode de la saga de chasseurs de monstres du japonais Capcom, prévu pour 2025.

"Je voulais le tester mais la file d'attente est déjà remplie", regrette Ype, néerlandais de 28 ans habillé en Poppy, l'un des personnages de League of Legends, avec oreilles pointues, visage teint en bleu et un marteau long de plus de deux mètres.

Venu de Stuttgart, Denis a été plutôt chanceux en attendant que trente minutes pour pouvoir assister à une présentation de "Civilization VII", du studio Firaxis. "Quand je suis venu en 2022, juste après le Covid, il y avait moins de monde", note-t-il d'emblée. 

Les fans ont également l'occasion de s'essayer en avant-première sur des titres comme "Star Wars Outlaws" d'Ubisoft, prévu pour le 30 août, ou "Dragon Ball Sparking! Zero" de Bandai Namco, avant sa sortie le 8 octobre.

Répartis sur une dizaine de halls immenses, plus de 1.400 exposants - incluant aussi bien des studios et des éditeurs que des boutiques spécialisées - sont réunis sur plus de 230.000 m2.

Près de 320.000 visiteurs s'étaient pressés l'an dernier dans les allées de la convention. Les organisateurs espèrent renouer cette année avec les chiffres de fréquentation pré-Covid, autour de 370.000 participants.

Blockbusters

Après une année 2023 riche en nouveautés, portée par des gros succès comme "Hogwarts Legacy" et "The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom", et dans l'attente du mastodonte "Grand Theft Auto VI" prévu l'an prochain, 2024 s’est montré plus timorée en termes de titres marquants.

Mais la fin de l'année s'annonce plus enthousiasmante pour les joueurs, avec l'arrivée d'"Assassin's Creed Shadows" d'Ubisoft le 15 novembre et "Indiana Jones et le Cercle ancien" du studio Machinegames le 9 décembre.

La soirée d'ouverture de la Gamescom mardi a également dévoilé de nouveaux titres comme "Borderlands 4" et "Mafia: The Old Country", prévus pour 2025.

Les deux géants japonais du jeu vidéo, Sony et Nintendo, font l'impasse sur le salon cette année, privilégiant des diffusions en ligne pour annoncer leurs nouveautés. Ils laissent le champ libre à Microsoft et sa Xbox, qui a promis "son plus grand stand à ce jour" sur le salon avec plus de 50 jeux présentés.

La Gamescom est aussi l'occasion pour des développeurs de tester leurs créations auprès du public.

"C'est la première fois que nous montrons notre jeu lors d'un gros événement, avant sa sortie l'an prochain", affirme à l'AFP Marina Diez, venue présenter "The Berlin Apartment", du studio indépendant allemand BTF.

"Je peux voir ce qui leur plaît le plus et ce avec quoi ils ont du mal", explique la développeuse. "Ca nous aide à identifier les potentiels problèmes".

Festival de Cannes

En coulisses, c'est une autre partie qui se joue: créateurs et éditeurs se rencontrent pour échanger, trouver un financement pour les uns, repérer un futur succès pour les autres.

"C'est un peu l'équivalent du Festival de Cannes côté business", glisse David Rabineau, directeur du studio indépendant parisien Homo Ludens.

Cet habitué constate que désormais "les budgets sont plus faibles" et les éditeurs, qui financent la production des jeux, plus sélectifs.

L'enjeu est de taille, alors que l'industrie du jeu vidéo a connu une année difficile marquée par des fermetures de studios et des licenciements massifs.

Selon le décompte tenu par le site Game Industry layoff, au moins 11.000 professionnels du secteur ont perdu leur emploi dans le monde sur les 7 premiers mois de 2024, soit déjà plus que pour toute l'année 2023 (environ 10.500).

36EK8RB