GAGN soigne son maillage territorial
Opérant dans le secteur du transport sanitaire de personnes, le Groupement ambulancier du Grand Nord (GAGN) vient d’acquérir le groupe amiénois SOS Ambulance, lui permettant ainsi d’élargir sa présence dans les Hauts-de-France. En marge de cette opération de croissance externe, la société en a profité pour renforcer ses fonds propres.
Le Groupement ambulancier du Grand Nord (GAGN) perpétue la recette qui a fait son succès depuis 2014 et sa création consécutive au rapprochement de plusieurs structures existantes : la construction par acquisitions successives. Basée à Saint-Omer, cette entreprise indépendante qui opère dans le secteur du transport sanitaire de personnes vient en effet de reprendre SOS Ambulance, un groupe de sept sociétés de transports sanitaires présent dans le secteur d’Amiens.
Une opération aux multiples intérêts selon Christophe Silvie, président du GAGN. «Alors que nous étions jusqu’alors solidement implanté dans le Nord - Pas-de-Calais, cette intégration contribue à élargir notre maillage territorial à la Somme, et par-là même à consolider notre position dans les Hauts-de-France. De plus, le centre hospitalier de Berck-sur-Mer appartient au même groupement hospitalier de territorial (GHT) que couvre SOS Ambulance, ce qui va permettre d’optimiser l’organisation de certains transports, et donc de réduire les coûts. Face à l’inflation des prix du carburant que nous subissons, cette perspective est particulièrement bienvenue.»
Une ouverture du capital au profil du fonds régional Regain 340
Les premières discussions autour de ce rachat ont débuté fin 2021. A l’époque, GAGN venait d’entrer en négociations avec la société d’investissement Turenne Groupe. «Après un développement rapide à coups de croissance externe, nous avions besoin de mieux structurer l’entreprise, ce que nous avons fait récemment avec l’arrivée d’un directeur financier par exemple, mais aussi de renforcer notre structure de capital, explique Christophe Silvie. C’est à cette occasion que les équipes de Turenne Groupe nous ont informés de l’intention de Pascal Fradcourt, président-fondateur de SOS Ambulance, de vendre son entreprise.» Le GAGN a ainsi mené ces deux projets de front. Détenue par Christophe Silvie (70% du capital), son directeur général Xavier Tetu (30% environ) et quelques investisseurs minoritaires, la société a commencé par ouvrir son capital au fonds Regain 340.
Géré par Turenne Groupe, ce véhicule d’investissement a été lancé en 2020 à l’initiative du Crédit agricole Nord de France, de la Caisse d’épargne Hauts-de-France et du Crédit agricole Brie Picardie, dans le but de soutenir le développement de PME et d’ETI régionales. «Entrés comme actionnaire minoritaire, nous avons investi plusieurs millions d’euros en fonds propres et quasi-fonds propres (obligations convertibles), indique Vincent Chadenat, directeur d’investissement Hauts-de-France au sein de Regain 340. GAGN a également profité de cette opération de capital-développement pour simplifier sa structure actionnariale et faire entrer à son capital deux de ses cadres, en l’occurrence sa directrice opérationnelle et son directeur financier.» A l’issue de cette réorganisation, la participation de Christophe Silvie demeure globalement inchangée.
Une dette d’acquisition de plus de 4 millions d’euros
En parallèle, le groupe a mis en place une dette d’acquisition d’un montant légèrement supérieur à 4 millions d’euros auprès de partenaires bancaires pour financer l’acquisition de SOS Ambulance. Grâce à cette dernière, GAGN a presque doublé de taille, avec un chiffre d’affaires avoisinant dorénavant 20 millions d’euros. En termes d’effectifs, le groupement compte désormais 450 salariés.
Et il ne compte pas s’arrêter là. «Face aux nombreux défis auxquels le monde de la santé est aujourd’hui confronté, parmi lesquels la télémédecine et la désertification médicale, le secteur du transport sanitaire de personnes fait face à des perspectives de développement extrêmement porteuses, tandis que les opportunités de consolidation sectorielle restent nombreuses en raison de la présence d’une multitude d’acteurs régionaux de petite taille», estime Christophe Silvie.