Gabriel Attal, une vie autour de Saint-Germain-des-Prés

La rive gauche de Paris, Saint-Germain-des-Prés, ses écoles et universités prestigieuses. C'est là que Gabriel Attal a posé les fondations d'une carrière fulgurante qui vient de le propulser à Matignon, alimentant les critiques...

Gabriel Attal (2e g), alors conseiller parlementaire, assiste à l'arrivée de la nouvelle ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine (c) pour la passation de pouvoir, le 17 mai 2012 à  à Paris © JEAN-FRANCOIS MONIER
Gabriel Attal (2e g), alors conseiller parlementaire, assiste à l'arrivée de la nouvelle ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine (c) pour la passation de pouvoir, le 17 mai 2012 à à Paris © JEAN-FRANCOIS MONIER

La rive gauche de Paris, Saint-Germain-des-Prés, ses écoles et universités prestigieuses. C'est là que Gabriel Attal a posé les fondations d'une carrière fulgurante qui vient de le propulser à Matignon, alimentant les critiques sur une jeunesse aussi privilégiée que déconnectée.

"Attal, il n’a traversé qu’une fois la rue, entre le VIe et le VIIe arrondissement", a asséné cette semaine devant quelques journalistes son ancienne camarade de Sciences-Po, la députée européenne Insoumise Manon Aubry, instruisant le procès fait à gauche à ce fils de producteur de cinéma.

"On ne peut pas dire qu'il a beaucoup travaillé, qu'il a beaucoup été confronté aux difficultés des Françaises et des Français", a abondé Manuel Bompard, coordinateur des Insoumis, sur BFMTV-RMC.

Gabriel Attal grandit dans les XIIIe et XIVe arrondissements de Paris et effectue toute sa scolarité à l’École alsacienne, un prestigieux établissement privé du VIe arrondissement, non loin du Quartier latin. L'un de ceux où se retrouvent les enfants de familles aisées, convaincues aussi que c'est là que se forme et se croise la future élite de la nation.

Élu conseiller municipal à 25 ans, nommé secrétaire d'État à 29 ans, Premier ministre à 34 ans, Gabriel Attal en fait assurément partie.

Un parcours assumé. "Je n'ai pas à renier ou à m'excuser pour ce choix qu'ont fait mes parents à l'époque, comme des millions de parents le font chaque année", disait-il en juillet dernier, tout juste nommé ministre de l'Education nationale.

A deux pas du Boulevard Montparnasse et près des jardins du Luxembourg, l'école a vu passer sur ses bancs des personnalités célèbres, comme Michel Rocard, André Gide ou encore Élisabeth Badinter.

À l'époque, le futur chef du gouvernement y côtoie la chanteuse Joyce Jonathan et l'avocat Juan Branco, avec qui il entretient depuis une très vive inimitié. C'était un "très bon élève, d'une grande maturité, sérieux et très discret", se souvient l'ancienne conseillère principale d'éducation du lycée Carole Orsini.

-"Commencer par le théâtre"-

S'il attrape très tôt le virus de la politique - il a adhéré en 2006, à 17 ans, au Parti socialiste pour soutenir Ségolène Royal à la présidentielle de 2007 -, il s'imagine d'abord en star du grand écran.

"Papa travaille dans le cinéma et m’a dit que si on voulait être un acteur célèbre, il fallait commencer par le théâtre", explique-t-il à l'âge de 9 ans aux caméras de France 3 lors d'un reportage sur l'École alsacienne.

Une fois le bac en poche, Gabriel Attal ne s'éloignera que de quelques stations de métro pour intégrer en 2007 Sciences-Po Paris.

Depuis la célèbre école dont il sortira avec un master en affaires publiques, il peut facilement se rendre à l'Assemblée nationale, où il effectue en 2008 un stage auprès de la députée socialiste Marisol Touraine.

Gabriel Attal a rencontré l'élue d'Indre-et-Loire par l'intermédiaire de sa fille, qui fréquentait aussi les bancs de l'École alsacienne. Une collaboration qui durera. 

"Il a travaillé pour moi sans discontinuer de 2011 à 2017. Il a gravi les échelons y compris dans mon équipe", a précisé l'ancienne ministre des Affaires sociales de François Hollande (2012-2017) à Paris Match cette semaine, louant "son sens de la politique incroyable". 

Elu député des Hauts-de-Seine en 2017, Gabriel Attal s'est hissé avec une rapidité inédite au sommet du monde politique. Sans jamais quitter ou presque ce petit triangle de la rive gauche de Paris, qui abrite nombre de ministères, selon ses détracteurs. 

Mais il fait peu de doutes que son ambition le pousse à voir encore plus haut... quitte à cette fois traverser la Seine, et rejoindre le VIIIe arrondissement où se trouve l'Elysée.

"Moi, j'ai dit, Gaby président", scandait en 2011 l'un de ses camarades de Sciences-Po alors qu'ils participaient tous les deux à une émission de télévision dédiée à la jeunesse. À l'époque, le principal intéressé mimait un "non" en souriant.

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