Dans l'Oise, Fusiotech est le spécialiste de l’hypoxie
L’entreprise, basée à Venette au Parc technologique des Rives de l’Oise, conçoit et installe des salles et des chambres hypoxiques, principalement à destination du monde sportif.
Stéphane Palluel, à la tête de Fusiotech qu’il a créée en 2003, a su saisir les opportunités. Son entreprise, installée dans le Parc technologique des Rives de l’Oise à Venette, était à l’origine spécialisée dans l’électricité et les automatismes industriels. « En 2010, nous avons été sollicités pour installer une chambre hypoxique », explique le dirigeant qui intervient alors comme sous-traitant.
Un virage qui paie
Il s’agit d’équiper une pièce de façon à réduire la quantité en oxygène contenue dans l’air ambiant et simuler l’altitude, dans le but d’améliorer les performances physiques. « Ce sont des dispositifs très utilisés dans le domaine du sport de haut niveau », précise Stéphane Palluel. Cette installation ouvre des perspectives au chef d’entreprise. « Le marché n’était pas mûr à cette époque, mais j’y croyais. J’ai investi en temps et en développement pour améliorer le procédé, être en mesure de concevoir des installations de taille plus importante. »
Une intuition qui paie puisque c’est, aujourd’hui, l’activité presque exclusive de Fusiotech dont l’offre s’est élargie. Ainsi, elle installe des chambres hypoxiques, équipées comme un lieu de vie. « Elles sont destinées à des séjours longs, de plusieurs jours ou semaines. Mais on n’y pratique pas d’activités physiques », complète le dirigeant. Elles sont utilisées dans le cadre de protocoles LHTL (Living high, Training low). Le sportif s’entraîne à basse altitude normalement et récupère, le reste de la journée, dans la chambre hypoxie. « Ce sont les sports d’endurance, comme le cyclisme, qui sont concernés ».
À l’inverse, les salles hypoxiques sont conçues pour la pratique sportive, dans le cadre de protocoles RSH (Repeated Sprint in Hypoxia). Il s’agit de réaliser des efforts courts et intenses, de façon répétée dans des conditions équivalentes à une altitude de 3 000 à 5 000 mètres. « Cela s’apparente à une salle de fitness, explique le chef d’entreprise. Les sports d’équipe l’utilisent, comme le rugby, mais on retrouve aussi la boxe ».
Des recrutements à venir
L’hypoxie est également un outil essentiel dans la préparation des compétitions en altitude. « Depuis peu, nous concevons aussi des installations où la température et l’humidité sont également contrôlées », remarque-t-il encore. Lequel poursuit : « Il y a trois ans, nous avons réalisé une installation au CHU de Poitiers, destinée à des applications de recherches médicales. »
L’entreprise compte cinq salariés qui prennent en charge la conception, la fabrication et l’installation. « Nous fabriquons nos propres cartes électroniques, sur-mesure, note Stéphane Palluel. Nous sommes les seuls en France, et cinq ou six en Europe, à assurer toutes les étapes. »
Le marché se développe et des opportunités à l’étranger s’ouvrent. « Nous avons travaillé en Espagne et en Suisse et nous avons des projets en Afrique », se réjouit le chef d’entreprise qui vise une croissance à deux chiffres. Des recrutements devraient donc se faire prochainement. « Si les pénuries en composants électroniques et la hausse des prix des matières premières ne viennent pas perturber notre carnet de commandes… » avertit Stéphane Palluel.