Fusiocast entame un nouveau chapitre de son histoire

Nouveau départ pour Fusiocast. La fonderie (ex Dourlet) créée en 1951 en centre-ville de Saint-Quentin, déplacée dans les années 1970 à Neuville-Saint-Amand, vient d'être rachetée le 31 janvier dernier. Le groupe MH Industries qui s'illustre dans les solutions métalliques globales, basé dans le Lot, est le repreneur. « J'ai repris l'entreprise en 2015 avec mon épouse Patricia alors qu'elle se trouvait en redressement judiciaire, rappelle Francis Radel. Nous avons depuis développé l'entreprise, modernisé son outil de production, développer le chiffre d'affaires qui arrive à 1,3 million d'euros contre un peu moins de 700 000 euros à la reprise. Il était prévu d'envisager la cession de l'entreprise d'ici deux ans mais nous avons été contactés par MH Industries possédant une stratégie qui est en adéquation avec la nôtre avec des moyens complètement différents. »

Fusiocast va se développer et recruter

Cette reprise assure l'avenir de l'entreprise à moyen et long terme selon Francis Radel qui va accompagner son développement pendant encore plusieurs années en tant que directeur du site. « MH Industries a une stratégie de développement pour Fusiocast, ils vont investir et embaucher, prospecter de nouveaux clients avec l'objectif de monter le chiffre d'affaires à 2,5 M€ à court terme et à 5 à 6 M€ à moyen terme, précise Francis Radel. C'est une bonne nouvelle pour les 17 salariés, cela sécurise l'avenir et ça donne confiance aux clients parce qu'il y aura une vie pour Fusiocast après moi. »

Francis Radel et son épouse sortent donc par la grande porte de cette aventure industrielle, eux qui avaient relevé le challenge de reprendre l'entreprise en 2015, quand celle-ci alors en redressement judiciaire, était vouée à disparaître. « Je cherchais à reprendre une fonderie, je suis passionné par mon métier, j'ai été salarié toute ma vie en montant en compétence pour devenir responsable qualité, directeur technique, directeur industriel dans une grosse entreprise de 270 salariés et plutôt spécialisée dans la fonte et les aciers spéciaux, retrace-t-il. Une fonderie en aluminium par injection sous pression, c'était un métier différent. Nous avons tout de suite mis en place une démarche RSE comprenant le développement humain et le respect de l'environnement dans notre stratégie. »

Fusiocast embauche par exemple des jeunes et la moyenne d'âge de l'entreprise passe de 56 à 36 ans. L'entreprise entreprend dès 2015 des démarches de réduction des consommations de gaz, et d'électricité en mettant en place des régulateurs et des enregistreurs. Elle investit, avec le soutien de l'agence de l'eau, pour réduire sa consommation d'eau. « Nous avions des consommations qui sont passées de 7 500m³ d'eau à moins de 300, ce qui représente une économie annuelle de 25 à 30 000 €, rappelle Francis Radel. Nous avons aussi investi pour moderniser l'outil de production avec l'achat de 5 nouvelles presses, ce qui nous a donné de fortes capacités de production que nous n'exploitons qu'en partie aujourd'hui. »

L'entreprise fabrique des pièces en aluminium de quelques grammes à 5 ou 6 kg, en petite et en moyenne série pour des secteurs d'activité variés allant de l'aéronautique à la défense en passant par la serrurerie, l'électronique, la mécanique ou encore les pièces de baby-foot. « Nous sommes entre les métiers de l'artisanat et l'industrie pure et nous essayons d'intéresser les jeunes à nos métiers alors que la fonderie a longtemps été associée, à tort, à des métiers difficiles, sales et polluants, explique le directeur du site. Nos métiers sont variés, ça peut être le bureau d'étude et l'impression 3D pour faire des prototypes, la comptabilité, les acheteurs en fonderies, les commerciaux, la maintenance... »

Fusiocast va rechercher du personnel pour accompagner son développement futur. « Nous cherchons des profils de jeunes de 25-30 ans, qualifiés ou pas mais au profil volontaire, assidu, ayant envie de travailler, confirme le directeur. L'objectif va être de faire grandir Fusiocast et de créer une belle unité de production. » L'entreprise a en attendant la fierté de participer à la souveraineté industrielle française en fournissant des pièces pour l'armée. Plus de 70 ans après sa création, son histoire ne fait que débuter...