Fruits rouges et cochonnets… c’est ça, La Vie Nature
Guillaume et François Ménard produisent des fruits rouges et du porc élevé en plein air. Des produits bio qui leur permettent de valoriser 10 hectares à Saint-Léger-en-Bray.
C’est une histoire de famille. Une histoire de goût et de philosophie, un peu aussi. À la Ferme du Moulin à Saint-Léger-en-Bray, on mène La Vie Nature... l'exploitation agricole ne ressemble pas vraiment à celles rencontrées dans la région. Convertie à l’agriculture biologique, elle est gérée par deux frères : François et Guillaume Ménard. « François, c’est l’agriculteur. Moi, je suis arrivé il y a trois ans et je m’occupe de la commercialisation », explique Guillaume Ménard.
La surface est petite : une dizaine d’hectares seulement, sur lesquels sont principalement produits de petits fruits rouges, le cassis et la groseille. « Nous produisons environ trois tonnes de cassis et une tonne de groseille par an », poursuit le gérant de La Vie Nature. Cette production très saisonnière est presque intégralement transformée en gelées bien sûr, mais aussi sirops, nectars (jus), pétillants et vinaigres. « Nous ne nous occupons pas de la transformation, précise Guillaume Ménard. Ce n’est pas une activité traditionnelle dans la région, alors nous allons voir ceux qui ont ce savoir-faire… ».
Tisanes et viande de porc
La récolte est donc envoyée en Bourgogne (LA région du cassis), où elle est transformée et conditionnée. Exception : le séchage des feuilles de cassissier et de groseillier, proposées en infusion, est fait à la ferme. Même chose d’ailleurs pour les feuilles de gingko biloba, d’ortie ou de noisetier… récoltées sur la ferme et également proposées en infusion.
À ces productions végétales, la ferme du moulin a adossé, en 2020, une production de viande de porc. Mais, on ne se refait pas, les deux frères misent là encore sur la qualité plutôt que la quantité. Ils optent donc pour un élevage en plein air. Cinq hectares de l’exploitation (dont une partie en chênaie) sont clôturés et accueillent une cinquantaine de cochonnets chaque année.
Les animaux arrivent au printemps à un âge de deux mois environ, et pèsent 25 kg. Huit mois plus tard, nourris notamment des glandées de la chênaie, ils pèsent 110 à 120 kg et sont alors abattus. « Nos cochons ont une croissance lente. C’est deux fois plus long que dans un élevage industriel », argumente Guillaume Ménard. L’abattage se fait à Saint-Quentin, ainsi que la transformation en terrines et plats cuisinés. La viande fraîche, elle, est mise en caissettes dans un laboratoire à la ferme.
Marchés et commandes Internet
Pour la partie commercialisation, la petite ferme brayonne mise sur la vente directe. Si le point de vente à la ferme n’est plus désormais ouvert que sur rendez-vous (pour mieux gérer le temps de présence), le site Internet fonctionne à plein. Par ailleurs, Guillaume Ménard approvisionne quelques magasins à la ferme voisins et sillonne les marchés. « Je ne fais pas les marchés hebdomadaires, mais quelques marchés autour de Beauvais et en région parisienne », raconte-t-il.
Côté projets, les deux frères comptent surtout optimiser leur fonctionnement actuel. Avec un peu d’outillage et peut être le développement d’une gamme de charcuterie (saucisses et jambons notamment), afin de « travailler le cochon dans son entièreté et mieux valoriser les morceaux nobles ». De quoi mettre en appétit.