Frédéric Motte succède à Jean-Pierre Guillon
Organisé en professions (bâtiment, métallurgie, plasturgie…), le MEDEF représente une trentaine de branches professionnelles dans la région. En agissant sur quatre territoires majeurs −le Hainaut-Cambrésis, le Grand-Lille, l’Artois et la Côte d’Opale –, le MEDEF Nord-Pas-de-Calais a la particularité d’avoir un maillage similaire aux bassins d’emplois. Sa mission : nommer des mandataires chargés de représenter les entreprises du Nord-Pas-de-Calais au sein de divers organismes régionaux. Que ce soit à l’URSSAF, aux Prud’hommes, à Pôle emploi, dans les CAF ou encore les chambres de commerce, on retrouve partout, ou presque, des mandataires du MEDEF. Ils sont 1 600 en région représentant 2 500 mandats (certaines personnes en exercent plusieurs). «Notre rôle est de repérer les chefs d’entreprise qui peuvent être élus. Il nous faut par exemple dénicher 300 conseillers prud’homaux, les former et les animer», détaille Jean-Pierre Guillon.
94% des adhérents sont des PME. Entre 5 et 7 000 entreprises sont adhérentes au MEDEF (sur les 125 000 entreprises régionales) ; 30% comptent moins de 10% salariés, 42% de 10 à 49 salariés, 22% de 50 à 249 salariés et 6% de 250 salariés et plus. Au final, 94% sont des PME !
Changement de présidence, maintien du cap ! «J’ai axé mon action sur la mutation par l’entrepreneuriat, sur le maintien de la relation entre les partenaires sociaux et les politiques économiques, et sur un accompagnement de la restructuration de nos représentations sur les territoires, orchestré par le mouvement des chambres de commerce», rappelle Jean-Pierre Guillon. Un vrai travail de fonds quand on sait qu’il a fallu passer de 13 chambres de commerce à 4 territoriales et une régionale ! Un projet ambitieux que Frédéric Motte a suivi de très près lors de sa présidence du CESER (Conseil économique, social et environnemental régional). Maire de Beaucamps-Ligny, dirigeant du groupe Cèdres industries et désormais président du MEDEF, Frédéric Motte s’inscrit dans «une politique de continuité». «Il ne faut pas baisser les bras sur l’entrepreneuriat, on sent un frein par le manque de visibilité. Je souhaite aller encore plus loin dans les relations avec les partenaires sociaux. Je serai aussi vigilant et attentif au développement harmonieux du territoire» ajoute-t-il. Avec un mandat de trois ans renouvelables, le nouveau président s’est fixé trois objectifs : la pédagogie, le «travailler ensemble» et le militantisme. Pédagogie vis-à-vis des entrepreneurs bien sûr, mais aussi de leurs salariés et de leurs syndicats, pédagogie envers les élus – «trop souvent les élus et les chefs d’entreprise ne se parlent pas, il faut mieux faire comprendre nos préoccupations, notamment un environnement normatif de plus en plus contraint». Travailler ensemble pour développer des liens, notamment avec l’Education nationale ou les pôles de compétitivité. Et, enfin, le militantisme patronal : «La tâche sera difficile car on est sur une période de repli sur soi. Il faut mobiliser le chef d’entreprise mais aussi des publics qu’on ne voit pas assez, comme les femmes, les jeunes créateurs ou les entreprises de nouvelle technologies.» Attentif au développement harmonieux du territoire, Frédéric Motte a de beaux chantiers en perspective.