Franck Bersauter, président de la CPME 54 : Le paritarisme au cœur...
À 56 ans Franck Bersauter, pilote des entreprises Médialta et Numeezy, toutes deux dans le domaine du web, vient de prendre la présidence de la CPME de Meurthe-et-Moselle le 11 février, succédant ainsi à Alban Vibrac. Dans les rangs de la confédération depuis six ans, il entend remettre en avant les fondamentaux du syndicat patronal.
Quand on lui propose l’exercice du portrait, histoire de connaître un peu plus l’homme, il est presque surpris et assure «qu’il va falloir un peu romancer.» Pas la peine, car le parcours de Franck Bersauter, le nouveau président de la CPME de Meurthe-et-Moselle (depuis le 11 février pour un mandant de trois ans) est assez riche d’expériences pour faire du pilote des entreprises web Médialta et Numeezy (en cours de fusion) un bon client. Entrepreneur dans l’âme, Franck Bersauter ne sait pas jeté dans l’aventure entrepreneuriale comme dans un sacerdoce ainsi que certains le prétendent souvent. Il aura fallu un peu de temps, histoire qu’il décide de quitter l’armée après quinze années de bons et loyaux services. Avant d’être chef d’entreprise, Franck Bersauter a fait ses armes au cœur de la gendarmerie nationale (un peu normal pour un fils de militaire). «Avant j’ai fait des études à l’étranger, j’ai eu mon baccalauréat au lycée Charles de Gaulle de Baden-Baden», plaisante le nouveau pilote de la CPME 54. Un petit passage (rapide) en faculté de Droit à Nancy «et en psychologie également, trois mois…», précise l’intéressé, celui qui assure «ne pas être vraiment fait à l’époque pour les études» part faire son service militaire. Les épisodes familiaux de la vie (la santé de son père) l’entraînent alors à passer le concours de la gendarmerie. La machine est lancée, il passera quinze ans sous l’uniforme.
De militaire à entrepreneur
«J’ai fait six ans dans la mobile sur les conseils de mon père.» Région parisienne, puis direction la Calédonie dans les années 1988. «Je me suis alors retrouvé au sein du service communication et informatique. C’était l’époque du tout début de l’informatique.» Celui qui avoue avoir toujours été attiré par l’électronique, se forme en interne «les opportunités étaient là, je les ai saisies.» Passage alors à Metz, puis à Bar-le-Duc et Maisons-Alfort où il termine sa carrière de militaire comme administrateur des réseaux et formateur. «Au bout de quinze ans, j’avais fait le tour.» Début 2000, retour à la vie civile. «J’avais acquis des compétences dans l’univers des réseaux et de l’informatique, je me forme en cours du soir et me lance d’abord comme artisan en montage et réparation avec ma première entreprise, A3D informatique. Je passe en SARL par la suite.» Deux ans après, c’est la liquidation judiciaire. «Cela fait partie de la vie de l’entrepreneur. Le problème, c’est quand j’ai quitté l’armée, j’avais toutes les bonnes compétences techniques mais pas du tout l’approche commerciale et encore moins celle de la gestion du personnel. À l’armée, sur ce point, c’est facile, c’est garde-à-vous, rompez et c’est tout !» L’envie d’entreprendre est toujours là, «je l’ai toujours eu sans doute pour être indépendant.» Indépendant «et entêté», Franck Bersauter crée alors en 2004 Médialta, agence de communication web. Les choses avancent plutôt bien, dix ans après Numeezy arrive, «orientée vers l’ingénierie web, c’est pour cette raison qu’aujourd’hui je fusionne les deux activités, les transverses sont nombreuses.» Entrepreneur alors à part entière, l’ancien militaire s’implique dans l’écosystème des TPE locales, notamment au sein du Club TPE Lorraine et à la CPME 54. Après six ans au cœur de la confédération, particulièrement en charge de la communication, il en est aujourd’hui le président. Sa volonté : «remettre en avant cette notion de paritarisme. La CPME est un partenaire social, ce n’est pas un réseau d’affaires. Il faut remettre en selle nos fondamentaux.» La chose est bonne à rappeler. Il entend développer le service aux adhérents avec la création d’un genre de guichet unique pour répondre aux différentes interrogations juridiques, sociales, «voire psychologiques» que se posent les entrepreneurs. «Il faut ce sentiment d’appartenance et que nos adhérents se sachent épaulés.» L’idée d’un pôle jeune est également dans les tuyaux sans oublier «les batailles syndicales patronales que nous devons mener.» La feuille de mission est établie, le nouveau pilote entend bien la suivre.
En dates :
- 2020 : 11 février, Franck Bersauter devient président de la CPME 54 en succédant à Alban Vibrac ;
- 2004 : le 4 février, il crée Médialta, agence de communication web ;
- 2000 : création de sa première entreprise, A3D Informatique.