Recrutement

France Travail : l’art et la manière en Meurthe-et-Moselle

Du mieux sur les difficultés de recrutement en Meurthe-et-Moselle ? Peut-être. D’après les chiffres fournis par la direction territoriale de France Travail, la proportion des projets de recrutement jugés difficiles a été en baisse l’an passé. Une donne encourageante accentuée par l’annonce de la mise en place de nouveaux dispositifs à l’image du déploiement du dispositif national «L’Art de trouver un emploi».

© Emmanuel Varrier. À l’instar des job dating, comme ici au Dynapôle de Ludres début décembre sur les métiers du transport, France Travail intensifie ses actions pour pallier les difficultés de recrutement des entreprises.
© Emmanuel Varrier. À l’instar des job dating, comme ici au Dynapôle de Ludres début décembre sur les métiers du transport, France Travail intensifie ses actions pour pallier les difficultés de recrutement des entreprises.

Dans une salle du Dynapôle de Ludres, une matinée de décembre. D’un côté des candidats potentiels à des postes dans le secteur du transport et la logistique, de l’autre une dizaine d’entreprises régionales en quête de compétences. Un job dating, parmi d’autres coorganisé par France Travail et des structures professionnelles, en l’occurrence ce jour-ci, l’AFT Transport & Logistique. À l’instar d’autres secteurs, les difficultés de recrutement demeurent présentes même si cette année, elles semblent avoir entamées une certaine baisse en Meurthe-et-Moselle. 

«La proportion des projets de recrutement jugés difficiles a été en baisse en 2024», assure Nathalie Patureau-Niel, directrice territoriale de France Travail pour la Meurthe-et-Moselle. 53,5 % des projets ont été jugés difficiles par les employeurs (soit une baisse de 5,7 points par rapport à 2023). Reste que 75 % des projets sont jugés difficiles dans la construction et les travaux publics. Les secteur de la santé, de la sécurité, des métiers de bouche sont également toujours concernés par d’importantes difficultés de recrutement. 

L’équation est encore loin d’être résolue mais les choses avancent. Dans le même temps, les offres d’emplois, elles, enregistrent en Meurthe-et-Moselle des baisses significatives notamment dans les métiers de la santé (- 19,4 %), de l’hôtellerie-restauration (- 13,4%). Indicateur à regarder de près pour les mois à venir, la forte baisse dans l’intérim de l’ordre de - 15,3 %. Seul le secteur de l’industrie a enregistré l’an passé une hausse de 9 % des offres d’emploi. Ces données statistiques reflètent la baisse générale de l’activité économique. Dans ce contexte, France Travail intensifie ses actions pour tenter de pallier les redondantes difficultés de recrutement.

Aller vers l’entreprise

«Aujourd’hui les entreprises recherchent plus des profils que des compétences», continue Nathalie Patureau-Niel. Un seul mot d’ordre : aller vers l’entreprise ! «Cela a été une de nos priorités l’an passé et elle le demeurera cette année. Nous sommes réellement dans une démarche proactive sur le sujet.» Plus de deux mille employeurs ont été visités en Meurthe-et-Moselle par les équipes Entreprises de France Travail, dont 1 173 visites dites prospects. Les résultats apparaissent présents. 

D’après, les chiffres fournis par la direction territoriale meurthe-et-mosellane, le taux de satisfaction des entreprises vis-à-vis de leurs services dans le département affiche les 91,4 % (il est de 88,9 % pour le Grand Est). Le dispositif POEI (Préparation opérationnelle à l’emploi individuelle) y est pour beaucoup. «C’est une aide au financement d’une formation permettant à un demandeur d’emploi d’acquérir les compétences spécifiques requises pour un poste avant embauche. Cela lui permet d’acquérir la culture de l’entreprise et d’être en phase avec les besoins réels de l’employeur.» 

Cette année devrait voir arriver de nouvelles actions histoire de permettre d’accentuer ces mises en relations nécessaires entre les demandeurs d’emploi et le monde professionnel. Au début du mois de décembre dernier, France Travail lançait au niveau national son nouveau dispositif : «L’Art d’accéder à l’emploi». 

Testé dans le Nord, il est aujourd’hui déployé en région. Le principe : les demandeurs d’emploi participent à des ateliers animés par des professionnels de l’art et ils doivent ensuite choisir une œuvre, la reproduire puis expliquer leurs choix et leur démarche à l’oral face à des recruteurs. 

«C’est un outil efficace pour les entreprises qui peuvent recruter différemment en découvrant les candidats et leur histoire au travers d’une œuvre d’art ou d’une activité artistique.» Une nouvelle approche qui sera présente en Meurthe-et-Moselle cette année où deux actions sont déjà programmées.