France: Macron rend un dernier hommage à l'historienne de la Russie Helène Carrère d'Encausse

Le président français Emmanuel Macron a rendu mardi un dernier hommage national à l'historienne Hélène Carrère d'Encausse, décédée début août à l'âge de 94 ans, en évoquant son "credo" sur "le caractère européen du destin...

 © David CANTINIAUX
© David CANTINIAUX

Le président français Emmanuel Macron a rendu mardi un dernier hommage national à l'historienne Hélène Carrère d'Encausse, décédée début août à l'âge de 94 ans, en évoquant son "credo" sur "le caractère européen du destin de la Russie", "sacrifié" par Vladimir Poutine.

La "nation s'incline" devant "la petite fille des steppes et la mère de la Coupole", "l'apatride et la matriarche", "l'orpheline et la tsarine", a lancé le chef de l'Etat, en saluant la mémoire de la première femme à avoir été à la tête de l'Académie française, qui se réunit sous la coupole de l'Institut de France, au coeur de Paris.

"L'immortelle, universelle, perpétuelle", a-t-il ajouté, en référence aux surnoms des académiciens, "les immortels". 

Hélène Carrère d'Encausse, membre de l'Académie à partir de 1990, avait pris en 1999 le poste de secrétaire perpétuel de l'institution. Son successeur, l'écrivain franco-libanais Amin Maalouf, était présent à cet hommage ainsi qu'un grand nombre d'académiciens.

L'historienne a eu une carrière politique et a notamment été élue au Parlement européen en juin 1994.

Grande spécialiste de la Russie, elle a écrit plusieurs biographies dont celles de Lénine, Staline ou Catherine II.

Fille d'un philosophe géorgien émigré en France, elle était vue jusqu'au déclenchement de l'offensive russe en Ukraine en février 2022 comme indulgente vis-à-vis de Vladimir Poutine. Le président russe a dit, à sa mort, espérer que son "héritage" aiderait à améliorer les relations entre Moscou et Paris.

Emmanuel Macron est revenu sur ce qui était son "credo, le caractère européen du destin de la Russie".

"Elle ne cacha pas son trouble, sa colère même, à voir le président russe sacrifier cette perspective pour une guerre atroce qu'elle n'avait pas cru possible", a-t-il dit. "Ce fossé sanglant creusé entre l'Europe et la Russie lui passait en plein coeur, écartelant sa propre histoire".

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