Fourmies : Le Central, un tiers-lieu dans la démarche Rev3
La ville de Fourmies a inauguré un tiers-lieu numérique, installé dans une ancienne friche de supermarché. Appelé «Le Central», ce lieu réunit plusieurs activités. Il est aussi exemplaire sur le plan énergétique et fait partie de la stratégie régionale Rev3.
C’est une nouvelle histoire qui s’écrit pour la ville de Fourmies. Depuis le 28 juillet dernier, un tiers-lieu a ouvert en plein hyper-centre de la commune, rue Saint-Louis, à proximité du théâtre, du cinéma et de la médiathèque. Un projet très attendu par les habitants. «Le Central donne chair à la mutation profonde de la ville : sa troisième révolution industrielle», atteste Mickaël Hiraux, maire de Fourmies.
Une transformation déjà entamée avec la création d’un premier tiers-lieu test, en 2015, qui voit passer plus de 15 000 visiteurs. La ville décide alors de passer à l’échelon supérieur. Elle achète l’ancien supermarché DIA qui était désaffecté. «Toute la partie vêture et ossature est en bois régional. À l’intérieur, nous avons remployé plusieurs parties de DIA pour notre tiers-lieu de 2 100 m2», souligne Marie Henneron, directrice du projet rev3 de Fourmies. Conçu par l'agence Atelier 9.81 basée à Lille, Le Central est cofinancé à hauteur de 4 445 180€ par l’Etat, la ville de Fourmies, la Région Hauts-de-France et le Département du Nord.
Vers une transition sociétale
«Le Central s’inscrit dans la démarche Rev3 de la ville et de la région. On veut engager nos habitants dans une transition sociétale. Que ce soit sur le plan du numérique ou de l’écologie», complète Marie Henneron. Avec 30% de chômage, l’enjeu est aussi d’accompagner en compétence la population pour qu’elle reste dynamique sur le marché de l’emploi. «On veut aussi réduire la fracture numérique et permettre aux habitants et aux entreprises du territoire de rebondir ou garder leur compétitivité», renchérit la directrice du projet rev3. Une mission qu’elle entend développer à travers un fablab encadré par trois animateurs. À l’étage du bâtiment, les habitants peuvent profiter d’ateliers individuels pour développer des projets (textile, numérique…) et même de conseils numériques (gérer un compte en ligne Ameli…).
De multiples missions
Le tiers-lieu abrite d’autres surprises. «Il a été co-conçu avec les habitants et reflète leurs envies», atteste Marie Henneron. Toujours à l’étage, les Fourmisiens peuvent travailler en co-working, organiser des réunions dans une des quatre salles louées à la demi-journée ou à la journée. Au rez-de-chaussée, ils profitent d’espace de pauses et du restaurant «La Source». Lequel propose une cuisine locale avec une capacité d’accueil de 130 places. Les mélomanes se mettront à l’œuvre dans un studio d’enregistrement, d’ici janvier prochain, et une salle de répétition. «Avec sa superficie de 186 m2, la salle a une bonne acoustique pour accueillir jusqu’à 80 musiciens. Elle est déjà équipée de piano, xylophones, batterie…», liste Marie Henneron.
Pour ce qui est de la transition écologique, la commune est déjà bien mobilisée sur la question. En plus d’être sobre foncièrement, le Central dépasse les exigences environnementales. «Le tiers-lieu produit 68% de ses propres besoins électriques grâce à des panneaux photovoltaïques. Il est également chauffé par le réseau de chaleur du centre-ville, grâce au bois issu de l’entretien de nos haies bocagères», précise Marie Henneron. Ce qui permet une économie de 17 tonnes de dioxyde de carbone par an. L’eau de pluie est récupérée puis alimente les WC et l’arrosage. À cela s’ajoute des espaces végétalisés sur et autour de la structure pour faire préserver la biodiversité. Depuis son ouverture, le tiers-lieu est déjà bien fréquent et la rentrée s’annonce bonne. Le Central semble déjà sur une excellente lancée.