Forte baisse de l'activité économique en avril
L'activité économique en France a plongé de 27% au mois d'avril en raison du confinement pour lutter contre le coronavirus, mais moins que durant la deuxième quinzaine de mars, a estimé le 12 mai la Banque de France.
Début mars, la banque centrale avait estimé la croissance de l’économie française à 0,1% au premier trimestre 2020. La chute de 27% de l’activité s’entend par rapport au niveau qui aurait été atteint si elle avait continué à croître à ce rythme en avril.
«Alors qu’il y a un mois nous avions estimé à -32% la perte de PIB sur une semaine-type de confinement en mars, notre nouvelle estimation pour une semaine-type de confinement en avril se situe aux alentours de -27%», selon le point de conjoncture publié par la banque centrale. «Avec un mois plein de confinement en avril, l’activité économique a atteint un niveau particulièrement bas», avec un taux d’utilisation des capacités de production dans l’industrie qui passe de 77% en février à 56% en mars, puis à 46% en avril «soit le plus bas niveau jamais enregistré dans cette enquête», souligne la Banque de France. En avril, ce taux d’utilisation varie de 77% dans l’industrie pharmaceutique à 8% dans l’automobile.
Mais toujours dans l’industrie, le nombre de jours moyen de fermeture exceptionnelle est de cinq jours pour la totalité du mois d’avril, autant que pour la moitié du mois de mars. Les entreprises se sont «adaptées et ont mis en place différentes mesures de protection sanitaire des salariés. Ceci a permis de limiter les fermetures de sites et de redémarrer la production», relève la Banque de France.
Dans les services, le nombre moyen de jours de fermeture en avril varie entre 24 pour la restauration et l’hébergement et seulement un jour pour la programmation et le conseil, ainsi que pour le nettoyage. L’ensemble des secteurs les plus exposés aux mesures de confinement, soit l’industrie hors agroalimentaire, la construction, et les services marchands hors loyers et intérêts des prêts bancaires, ont vu leur activité réduite de 40% en avril contre 50% durant la deuxième quinzaine de mars. «Pour le mois de mai et l’après-confinement, les entreprises anticipent un début de reprise de l’activité, à l’exception de l’hébergement et de la restauration», mais cette reprise «serait loin d’effacer les baisses des deux mois précédents», conclut la Banque de France.