Former ses salariés à l’éco-conduite, formule gagnante

En France, l’éco-conduite se développe depuis une dizaine d’années.
En France, l’éco-conduite se développe depuis une dizaine d’années.

L’éco-conduite est l’un des enjeux du changement climatique : elle diminue la pollution atmosphérique, les gaz à effet de serre et l’empreinte carbone. Au-delà de l’acte citoyen, quels sont ses avantages pour l’entreprise et les salariés ? Éléments de réponse.

Économie réelle de carburant, usure des véhicules moins rapide et donc économies sur l’entretien, baisse du stress et du nombre des accidents : les avantages de l’éco-conduite ne manquent pas. Investir dans une telle formation pour l’entreprise se révèle un véritable investissement sur le long terme, que ce soit sur le plan financier ou sur le plan de la gestion des ressources humaines. Il est, de plus, avéré que cette conduite plus responsable n’augmente en rien la durée des trajets. À l’arrivée, l’émission des gaz à effet de serre peut diminuer de 25 % maximum alors que les transports représentent à eux seuls un tiers des émissions. Il est possible d’aller plus loin sur le plan écologique en investissant dans une flotte plus respectueuse de l’environnement (des véhicules électriques par exemple) ou en utilisant le transport ferroviaire quand c’est possible. L’éco-conduite s’inscrit dans une démarche de développement durable. Quelques réflexes permettent en effet de réduire notre empreinte carbone sur la planète : vérifier la pression des pneus mensuellement : gonflés à 1,5 bar au lieu de 2,5 bars, les pneus – sous-gonflés dans 70 % des cas – génèrent une surconsommation de 6 % de carburant ; contrôler les niveaux d’huile et d’eau et le fonctionnement de l’éclairage ; rouler moins vite au démarrage, et ce, pendant au moins 5 km : un moteur qui roule à froid engendre davantage de pollution ; ne pas circuler en sous-régime ni en surrégime : il faut passer les vitesses quand c’est nécessaire ; anticiper les freinages brusques qui consomment, favoriser le frein à moteur ; être patient, faire preuve de civisme ; couper le moteur à l’arrêt au-delà de 30 secondes ; en plus des économies de carburant, on préserve le dispositif de démarrage ; réduire la climatisation.

Alternatives à l’automobile

L’intérêt de la démarche est à la fois interne et externe. Sur le plan de la communication, l’image citoyenne de l’entreprise est renforcée. L’éco-conduite devient aussi un axe de communication institutionnelle, un outil pour se démarquer de la concurrence. En interne, les salariés se fédèrent autour de valeurs responsables. Par ailleurs, la formation à la sécurité routière est indissociable de la formation à l’éco-conduite. En baissant le nombre d’accidents, le rapport sinistre à prime en est diminué. En sus, les cotisations d’assurance seront moins chères. Plusieurs options sont envisageables : former tous les salariés, en rotation s’ils sont nombreux, ou former des formateurs à l’éco-conduite. Pour le dirigeant d’entreprise, l’enjeu est donc d’impliquer ses salariés dans ses choix de formation et de sensibilisation pour qu’ils comprennent l’engagement et se rendent compte qu’ils sont les premiers gagnants. L’éco-conduite dépasse bien sûr le périmètre de l’entreprise. Après leur formation, les salariés seront enclins à la pratiquer dans le cadre personnel. Il est une chose certaine, l’adaptation à l’éco-conduite implique invariablement des années d’habitudes et de réflexes au volant qu’il faut changer. C’est donc un réapprentissage qui s’opère. Au demeurant, cela invite à aller plus loin et amène à penser aux alternatives à la voiture : transports en commun, covoiturage – avec le Plan de déplacement entreprise -, vélo, roller, marche à pieds pour les trajets courts.

L’éco-conduite en chiffres

Les Français consacrent plus de 2 % de leur budget pour le carburant, essence ou gazole confondus. L’éco-conduite permet de réduire la consommation de 20 % en moyenne. De quoi faire de substantielles économies sur son budget voiture. Cette méthode de pilotage permet de réduire de 5 % à 30 % la facture du carburant de son véhicule, selon plusieurs études.