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Formation professionnelle et orientation en Moselle : répondre aux besoins en compétences des entreprises locales

Optimiser l’adéquation entre enseignement et marché du travail. C’est l’ADN de la réforme des lycées professionnels. Amélioration du taux d’insertion des élèves en formation, répondre aux besoins économiques des territoires : ces enjeux majeurs se décline à l’échelon mosellan. Avec des applications à venir à Behren-lès-Forbach, Dieuze, Freyming-Merlebach, Sarreguemines et Metz. Décryptage.

Faire du lycée professionnel un choix d'avenir : l'un des objectifs de la transformation de la carte des formations.
Faire du lycée professionnel un choix d'avenir : l'un des objectifs de la transformation de la carte des formations.

C’était en mars 2000. Le Conseil européen de Lisbonne fixait comme objectif à la politique éducative de l’Union «de produire un capital humain au service de la compétitivité économique.» En France, cet objectif a été largement repris par les pouvoirs publics, mais aussi par d’autres acteurs, comme le Medef ou l’Institut de l’Entreprise. Le projet est à fort enjeu : former les jeunes aux besoins de travail des entreprises. Les modalités de rapprochement école/entreprise par l’option de découverte professionnelle en 3e, les missions écoles-entreprises des rectorats, les semaines écoles… ont cette ambition de développer la connaissance de l’entreprise comme acteur majeur de l’économie placé au centre de notre corpus sociétal. En février 2014, une étude du cabinet McKinsey était explicitement intitulée «améliorer l’emploi des jeunes en France et en Europe passera par une meilleure adéquation entre enseignement et marché du travail». Près de dix ans après, les lignes ont bougé en ce sens. On trouve en effet pléthore d’initiatives dans nos territoires pour tendre vers ce but, construire des passerelles, ouvrir des portes.

Affinage de la cartes des formations pour un taux d'insertion efficient

Ainsi, afin de préparer la rentrée 2024, la région Grand Est et la Région académique travaillent de pair pour présenter une carte des formations dynamique pour améliorer le taux d’insertion des élèves en formation et répondre aux besoins économiques des territoires. Cette démarche a été réalisée avec un diagnostic territorial (réseau des lycées, besoins des entreprises), économique (taux d’accès à l’emploi post formation, métiers en tension, transition énergétique et numérique, secteurs stratégiques pour la région) et par un plan de valorisation des métiers et des formations. L’objectif est de développer des formations insérantes ou de permettre une meilleure poursuite d’étude en lien avec les métiers en tension d’aujourd’hui, mais aussi de se projeter à horizon 2030. Il s’agit notamment de préparer l’avenir pour des secteurs clés comme le bâtiment énergétiquement sobre, les énergies renouvelables, l’industrie décarbonée ou encore l’aide à la personne et de l’accompagnement social.

Objectif 6 %

Cette carte dynamique se fait en lien avec les orientations du Contrat de Plan Régional de Développement des Formations et de l'Orientation Professionnelles (CPRDFOP) de la Région Grand Est qui définit les besoins en matière de formation professionnelle et d’orientation, ainsi que les mesures à mettre en œuvre pour répondre aux besoins en compétences des entreprises et des territoires. Cette évolution de la carte des formations vise à tendre vers un taux de poursuite d’étude ou d’insertion de 100 % en réinterrogeant systématiquement les formations non insérantes d’ici à 2026. Le taux de formation des places en voie professionnelle visé pour la rentrée 2024 est de 6 %. Renforcer l’attractivité des formations, lutter contre le décrochage scolaire, faire du lycée professionnel un choix d’avenir : ce sont les objectifs de cette transformation de la carte des formations.

Accroître les formations insérantes

Dans cette optique, le lundi 20 novembre, la région Grand Est et l’État ont signé ensemble la première convention, renforçant l’action conjuguée des partenaires pour porter les objectifs de la réforme des lycées professionnels et faire de cette voie un chemin de réussite à part entière. La plupart des évolutions se concrétise par des transformations d’une spécialité vers une autre plus insérante ou de la voie scolaire vers celle de l’apprentissage. Les fermetures portent essentiellement sur des filières peu attractives ou à faibles débouchés en proposant des alternatives en proximité pour les élèves. Les ouvertures veulent répondre, dès la rentrée prochaine, aux métiers en tension et aux secteurs d’activité régionaux prioritaires. En parallèle, une démarche d’analyse territorialisée des besoins en compétences a été engagée par la région Grand Est et la région académique Grand Est pour établir un plan pluriannuel de transformation de la carte des formations pour les rentrées 2025, 2026 et 2027.

Adapter les besoins aux bassins d'emploi

Ce travail conjoint s’effectue d’ores et déjà avec les acteurs économiques des territoires, les fédérations professionnelles et les branches. Cette feuille de route pluriannuelle doit adapter les besoins spécifiques en formation à chaque bassin d’emploi en les croisant avec les recommandations régionales pour chaque secteur à enjeux. À terme, l’ambition de la région Grand Est est de réussir la réforme des lycées professionnels pour donner à la jeunesse les moyens de sa réussite et de son insertion tout en œuvrant pour le développement des territoires. Il y a dix ans, le rapport McKinsey notait «que 35 % des jeunes diplômés français pensait que leurs études leur avaient permis d’améliorer leurs chances de trouver un emploi.» Il préconisait alors «une rupture qualitative dans l’orientation», «un dialogue enseignement et entreprises», «davantage de savoir-être dans les formations», «transparence sur l’insertion professionnelle», «faire connaître les métiers en tension». Du chemin a été parcouru, on s’en félicitera. Il en reste un bon bout à faire pour parvenir à une optimale adéquation entre enseignement et marché du travail. Le changement, c'est maintenant. Demain, c'est aujourd'hui.

Liste des propositions de transformation de la carte pour l’Académie de Nancy-Metz et la Maison de la Région de Metz :

- Ouverture du CAP Maintenance des véhicules option A Voitures Particulières au lycée professionnel à Behren-lès-Forbach ;

- Ouverture d’une Mention Complémentaire Coiffure coupe couleur au Lycée La Providence à Dieuze ;

- Transformation en apprentissage du BTP Gestion de la PME au LPO Charles Hermite à Dieuze ;

- Ouverture d’un CAP Commercialisation en service hôtel-café-restaurant au LP Pierre et Marie Curie à Freyming-Merlebach ;

- Transformation en apprentissage du BTS Électrotechnique au LPO Henri Nominé à Sarreguemines ;

- Fermeture de la Mention Complémentaire Vendeur conseil en produits techniques pour l’habitat au LP René Cassin à Metz.